La planète Terre fait face à une pandémie mondiale. Exceptionnelle par sa diffusion, sa violence et ses conséquences sanitaires, sociales, économiques et financières. Et à terme politiques…
Une enquête internationale, diligentée par l’ONU, devra déterminer si le virus est parti d’un marché ou d’un laboratoire de la ville de Wuhan, en Chine, déterminer aussi si ce pays a pesé sur l’OMS pour affaiblir ou ralentir les alertes de l’institution de santé mondiale.
Si le virus est parti du laboratoire P4 réalisé, en partenariat, par les autorités chinoises et les laboratoires Mérieux dès 2003 et inauguré en 2015, il faudra établir si cela provient d’une erreur de manipulation ou d’une fabrication volontaire dans le cadre de la guerre bactériologique à laquelle, malgré les interdits, participent Russes, Américains et Chinois depuis longtemps.
Si le lieu du crime est le marché central de Wuhan, ce ne sera que « bis repetita » puisque déjà, en 2003, le virus du SRAS était originaire de ce « wet market », lieu où l’on vend des animaux morts ou vivants, le plus souvent issus d’espèces sauvages. Marché qui a déjà rouvert pendant que l’Europe et les Etats-Unis continuent à être confinés. Pour que le virus passe de l’animal à l’homme, il faut un intermédiaire. Pour le SRAS, ce fut la civette palmipède – dont raffolent les Chinois – qui fit le lien entre la chauve-souris et l’être humain.
L’ONU a pris conscience de l’impérieuse nécessité de lutter contre le trafic d’animaux protégés puisqu’elle en a fait l’objectif de développement n°15 de son organisation.
L’ONG WWF chiffrait, en 2019, à 17 milliards d’euros, le trafic d’animaux dans le monde, soit la quatrième activité criminelle au monde après la drogue, la contrefaçon et la traite des êtres humains.
La Convention de Washington (CITES) surveille, régule et interdit le commerce international des animaux.
Certes, des brigades armées protègent les animaux dans les parcs d’Asie et d’Afrique, contre les braconniers. Mais, cela n’a pas empêché le trafic d’exploser depuis 2010, avec comme vitrine Instagram et WhatsApp.
L’OMS, créée en 1948, dont le rôle est de « diriger et coordonner la santé mondiale au sein du système des Nations Unies » est surtout devenue un système d’alerte international et, en coopération avec les pays, un important centre de recherche épidémiologique.
Bien que son rôle et son efficacité soit aujourd’hui au cœur d’une polémique provoquée par Donald TRUMP- qui a suspendu la participation américaine – en quête de « bouc-émissaires » afin de masquer son incompétence et son échec dans la lutte contre la pandémie dans son pays, l’OMS n’en reste pas moins indispensable dans ce qui va devenir une lutte permanente contre les épidémies.
L’objectif présent n’est pas de la supprimer ou de la réduire. S’il est nécessaire de l’émanciper de toute tutelle, le bon sens est désormais de la renforcer. Comment ?
L’augmentation de ses moyens financiers, de ses capacités de recherches, et une meilleure coordination avec les États seraient les bienvenues.
Et pourquoi ne pas innover en créant en son sein une Agence de Police Sanitaire Internationale (APSI) lui permettant de jouer un rôle préventif contre la naissance et la propagation des virus.
En effet, si la lutte contre les trafiquants doit s’intensifier, il en est une autre essentielle, celle de la qualité sanitaire des marchés.
Ainsi, nous savons que, dans le monde et tout particulièrement en Asie et en Afrique, les règles sanitaires, dans les marchés, ne sont pas respectées, voire inexistantes : absence de chambres froides, stockages des produits, animaux vivants, etc.
Un Corps d’Agents assermentés et mandatés par l’OMS pourrait enquêter sur ces marchés sensibles et, sur la base de rapports, demander leur mise en conformité avec les règles sanitaires prescrites sous peine de fermeture.
Dans le même temps, pourquoi ne pas imaginer que la Banque Mondiale comme l’Union européenne, pour suppléer les États les plus pauvres – notamment africains – financent des programmes de construction d’abattoirs dans les villes comme dans les zones rurales.
Ces investissements de santé publique seraient notre meilleure protection contre les risques épidémiques.
Cette politique de contrôle doit être menée conjointement avec des actions nationales pour modifier les comportements de consommation alimentaire (spécialement en Asie) qui nourrissent les trafics et favorisent l’apparition de virus.
Le coût effroyable des pandémies ne justifie-t-il pas ces investissements ? Car n’ayons pas d’illusions, même si, le pire n’est jamais certain, le Covid-19 n’est que l’éclaireur d’autres virus à venir.
Alors n’attendons pas !