La politique nous avait opposé, durement dans les années 1980-2000 et le bon voisinage d’un immeuble d’habitation nous avait rapproché depuis cinq ans.
Nos origines corses (en réalité sa mère était italienne mais il avait fait ses études au lycée Fesch d’Ajaccio d’où son attachement à l’île) et nos pères militaires avaient facilité les choses tout autant que l’appartenance revendiquée et assumée au « monde d’avant ».
Une même passion pour l’Afrique et un intérêt courageux pour la Libye d’Haftar et du Parlement de Benghazi avaient resserré nos liens.
Certes, le devenir des Palestiniens, l’Europe ou Macron restaient des sujets de différends.
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Claude Goasguen avait un côté « Highlander ». Rien ne semblait pouvoir lui arriver. Tous les combats qu’il menait, à titre personnel, étaient victorieux : députation, mairie, il régnait dans son arrondissement, avec près de 70% des voix et un soutien total et salvateur de la communauté juive à laquelle il était profondément attaché.
Puis vint l’élection d’Emmanuel Macron et malgré le tsunami électoral qui s’en suivit, il fut, par sa combativité, l’un des rares de la droite parisienne à conserver son siège de député.
Mais l’homme valait mieux que sa caricature. Urbain, curieux, gouailleur, attachant, franc-tireur, batailleur, il était « cash » dans un univers politique aseptisé, formolisé où la pensée du « politiquement correct » prédominait. Chaleureux, il aimait le contact avec ses concitoyens, savait écouter et échanger sans compter son temps. Et il disait à haute voix ce que beaucoup pensaient tout bas. Il donnait envie d’être son ami même à ceux qui n’étaient pas de son camp…
La veille du premier tour des municipales du 15 mars 2020 dans le 16ème arrondissement où il portait la candidature de Francis Szpiner, alors que je lui demandais son sentiment sur le résultat, il me répondit « Je vais gagner, nous allons gagner, peut-être même au premier tour ». Il s’en fallut de 3% des voix ! Il m’avoua son immense fatigue et me jura que c’était sa dernière campagne.
Nul ne pouvait se douter que 72 heures plus tard, une ambulance le conduirait, en urgence, à l’hôpital Georges Pompidou.
Nombreux furent ceux-dont j’étais qui pensèrent que celui qui se rêvait général d’empire sous Napoléon 1er, allait s’en sortir. Le roc breton ne pouvait s’effondrer.
Après 23 jours en réanimation, quand il commença sa rééducation, on le croyait tiré d’affaires mais le virus acheva son œuvre destructrice.
Claude Goasguen qui avait gagné tant de batailles politiques venait de perdre sa bataille de France contre le covid19.
RESPECT ! pour un homme de convictions qui portait haut les couleurs de la Nation et de la République.
Michel Scarbonchi
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