La diplomatie par la gastronomie… La France et la Chine sont deux grandes puissances, deux grandes civilisations, deux grandes gastronomies. A l’heure où l’on commémore l’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle à Londres, on se souviendra que le même de Gaulle fut l’un des premiers chefs d’Etat à nouer des relations diplomatiques avec la Chine communiste de Mao-Tsé-Toung. C’était le 27 janvier 1964.
Si la France et la Chine traversent aujourd’hui des zones de turbulences dues notamment à la crise internationale du coronavirus (Opinion Internationale défend l’idée que c’est ensemble que nous vaincrons le Covid-19), il est utile de cultiver de bons rapports et de laisser ouvertes des passerelles. C’est le rôle que remplit à merveille Lucie Liu, Ambassadrice mondiale de la haute gastronomie chinoise, consultante en communication et relations publiques.
Voilà longtemps que cette Franco-Chinoise de charme cultive l’esprit de la diplomatie par la gastronomie. C’est ainsi qu’en plein déconfinement, Guy Savoy, à la tête du meilleur restaurant du monde, la Monnaie de Paris (selon le site www.laliste.com et selon votre serviteur), et Jean-Claude Ribaut, célèbre critique gastronomique et auteur de « Voyage d’un gourmet à Paris » (éd. Calmann-Lévy), ont rencontré via les prouesses numériques de l’application Zoom les étudiants de l’Ecole de journalisme international et de la communication de la BFSU, Beijing Foreign Studies University, dont Lucie Liu est professeur associé.
Les étudiants se sont retrouvés dans les cuisines de Guy Savoy, à cette fameuse table où d’éminentes personnalités partagèrent quelques secrets du grand homme et quelques mets fameux comme sa célèbre soupe d’artichaut à la truffe noire, brioche feuilletée aux champignons et truffes. L’artichaut : le seul légume qui a un cœur, comme aime à la rappeler Guy Savoy, un grand artiste qui, lui aussi, a bien du cœur.
Etait également présent le chef du Chiberta, le nouveau restaurant déjà fort remarqué dans tous les bons guides gastronomiques, tenu par un des poulains de Guy Savoy, Irwin Durand.
Au moment où, par mesure de précaution, la Chine reconfine certains de ses habitants et où les restaurants français rouvrent enfin leurs portes, il était bon de saluer cette preuve d’amitié. Car de surcroît, c’est souvent autour d’une bonne table que se règlent les conflits ou se rapprochent les points de vue.
La table, une bonne façon de partager les mêmes valeurs. De quoi proposer dès la rentrée de septembre prochain une nouvelle rubrique à la une d’Opinion Internationale : « les valeurs de la table ».
Michel Taube