Cela peut sembler anodin, mais la réouverture du spectacle des Grandes Eaux nocturnes dans les jardins du château de Versailles, samedi 27 juin, est d’abord un symbole d’une sortie du tunnel, celui du confinement, de l’arrêt de l’économie, affectant tout particulièrement le tourisme et les spectacles. Au-delà de cette dimension économique, les confinés d’hier éprouvent un intense besoin d’évasion. Or celle-ci est à porté de main (et de train et de voiture), tout spécialement pour les Franciliens, si durement touchés par le Covid-19 et ses effets collatéraux.
Le château de Versailles accueille à nouveau du public depuis le 6 juin, mais il manquait à ce majestueux écrin son joyaux nocturne, celui que même les Versaillais se plairont à découvrir ou redécouvrir, tant sa splendeur est unique.
Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands pour émerveiller les visiteurs les plus blasés, ceux qui parfois croient avoir tout vu : jusqu’au 19 septembre, tous les samedis à 18h30 / 20h30, les jardins arboreront leur plus belle parure au rythme des œuvres musicales d’une époque où le château de Versailles était le centre névralgique, politique et culturel de la France, alors première puissance du monde. Les bassins et fontaines, les allées et bosquets, les statues et topiaires s’habilleront de lumière, leur donnant une dimension féérique, jusqu’au grandiose point d’orgue : le feu d’artifice. 2H30 de promenade et de spectacle, les yeux écarquillés.
Et tout cet écrin pour le plus grand spectacle de plein air de France avec une jauge de 5 000 places là où d’habitude 12 000 personnes se pressent !
Pour fêter la réouverture de ce show qui aurait fait fondre de plaisir le Roi Soleil, il était possible ce samedi 27 juin d’assister au spectacle des Grandes Eaux nocturnes, comme à la Sérénade royale en costume de style baroque, les spectateurs devenant ainsi acteurs de ce voyage dans un temps irréel, où la lumière du 21ème siècle éclaire la majesté du 17ème siècle, où l’eau et la lumière fusionnent dans le seul but de susciter l’émerveillement.
Tous les samedis soirs de l’été à 20h30 depuis le 27 juin, c’est la fête à Versailles. C’est la France qui renaît !
Michel Taube