Solutions pour la France : Opinion Internationale lance une rubrique quotidienne de propositions concrètes pour faire bouger les lignes et aider à dessiner « un nouveau chemin »…
30.000 morts recensés, 30.000 familles endeuillées. Probablement dix mille morts de plus à domicile. Des dizaines de milliers de malades qui conservent des séquelles et ne s’en remettent pas… Macabres statistiques, terribles réalités humaines.
A l’heure où Emmanuel Macron et son nouveau premier ministre, Jean Castex, finalisent la composition du gouvernement, s’il est un secrétariat d’Etat qui mériterait d’être créé, c’est celui qui prendrait en charge le suivi des familles de victimes et les malades encore atteints par cette pandémie.
Évidemment, on ne va pas créer un secrétariat d’État aux victimes de la grippe, un autre pour celles des infarctus. Mais le Covid-19 est un choc sanitaire sans précédent dans l’histoire de l’humanité, dont le nombre de victimes a pu être contenu au prix d’un sacrifice économique comme on n’en a jamais connu. Ses victimes, au sens le plus large du terme, sont pourtant si nombreuses que leur prise en charge pose de nombreux problèmes dans la durée.
Car les enjeux sont considérables : scientifiques (l’analyse pointue des suites du coronavirus mérite une attention spécifique), sanitaires (trop d’unités hospitalières ou médicales peinent à s’organiser pour accueillir les malades post-Covid-19), sociaux (le Covid et ses séquelles seront-ils reconnus comme maladie longue durée), assurantiels (un secrétariat d’Etat ne sera pas de trop pour rééquilibrer le bras de fer entre les victimes et les assureurs), judiciaires aussi (face à des procès qui se multiplient, une telle Autorité aiderait à dépassionner les « débats » et à privilégier les solutions et les indemnisations réparatrices).
La relation aux collectifs, aux associations de victimes, aux avocats qui se spécialisent déjà sera facilitée par la présence auprès du ministre de la Santé d’une femme ou d’un homme pleinement disponible et à l’écoute.
La tâche est telle que ce secrétariat d’Etat déchargerait d’autres administrations de leurs missions « classiques » qu’elles ne peuvent plus se permettre de délaisser.
Terminons sur une analogie : à deux époques récentes, les victimes du terrorisme ont eu leur secrétariat d’Etat, certes éphémère, et sous Jacques Chirac avec Nicole Guedj, et sous François Hollande avec Juliette Méadel en 2016-2017.
Une chose est sûre : en cas de recrudescence de la pandémie (la Catalogne vient de reconfiner 200.000 personnes), ce secrétariat serait un des bras armés de l’Etat et de la société pour gérer la réponse française.
Michel Taube