Les Verts font leur rentrée politique dans La Cité fertile de Pantin dans le 93. Déjà le décor, certes verdoyant, est planté pour une bataille qui s’annonce saignante : bataille de calendrier, bataille d’alliances, bataille idéologique.
Dès l’ouverture des travaux des Verts, Yannick Jadot, le plutôt centriste et très Européen de la bande, auréolé de son score aux élections européennes de juin 2019, a demandé par médias interposés que le choix du candidat d’Europe Ecologie Les Verts à la présidentielle de 2022 soit tranché d’ici fin 2020. Or la tendance alter, pardon ultra mondialiste, représentée notamment par Eric Piolle, maire de Grenoble, et Julien Bayou, secrétaire national du parti, ne l’entend pas de cette oreille et préfère attendre les élections départementales et régionales de 2021 pour construire des alliances lui permettant de choisir son porte-drapeau en décembre de l’année prochaine pour 2022.
Une ligne de fracture se dessine déjà : une écologie plus responsable et positive contre une écologie de combat, punitive et très à gauche. Mais qui incarnera ces Verts pastèque, c’est-à-dire d’extrême-gauche, prêts à toutes les alliances pour faire barrage à la candidature Jadot ?
La réponse, nous l’avons eue hier [notre photo] : le Vert Eric Piolle, lui-même réélu à Grenoble dans le cadre d’une alliance avec les Insoumis, convolait avec un Jean-Luc Mélenchon tout sourires et tout bronzé à l’université d’été des Insoumis dans la Drôme à Châteauneuf-sur-Isère. Yannick Jadot, partisan d’une ouverture au centre ou au moins aux socio-démocrates (s’il en reste) appréciera…
Comme un trompe-l’œil au vu du vote des Français depuis vingt ans, les victoires bobo-citadines d’une dizaine de grandes villes françaises, sur fond de désaffection électorale pour cause de coronavirus, a donné des ailes aux écologistes, ailes qui risquent de brûler en vol aussi vite qu’elles auront pris leur envol national.
Que veulent les Verts ? Une écologiste gauchiste, révolutionnaire (et islamiste au vu de leurs élues voilées arrivées dans les conseils municipaux en juin) ou une écologie de transformation et d’investissement ?
Un match Piolle – Jadot risque, une fois de plus, de faire sombrer les écologistes et de finir par la victoire de l’ultra. Jadot le sait. Jadot sera-t-il le Hulot de 2011 ? A lui de trouver les voies et moyens de dépasser l’entrisme écolo-suicidaire.
Une chose est sûre : la guerre des Verts aura bien lieu.
Michel Taube