21 octobre 2020 : la technologie et l’être humain viennent de faire ensemble un pas de géant, avec l’annonce conjointe par Google et Intel de la prochaine mise sur le marché de l’implant neuronal « Beyond Human ».

Il ne s’agit pas d’une prothèse visant à pallier l’endommagement d’une partie du cerveau, mais d’un dispositif de performance et de confort, donnant enfin une dimension concrète au concept d’homme augmenté. L’implant est constitué d’un circuit électronique comportant des puces de 3 nanomètres (nm) consommant si peu d’énergie (l’équivalent d’un morceau de sucre par semaine) qu’il est alimenté directement par le corps.

L’implantation initiale se fait par voie chirurgicale, sous anesthésie locale, dans une clinique ou un hôpital agréé. Le premier établissement agréé de France est l’Hôpital américain de Neuilly sur Seine.

Par forage laser dans le crâne, au niveau du cervelet, un micro tube de platine, à l’extrémité duquel se trouve le circuit neuronal, est implanté au cœur du cortex cérébral. Il est étudié pour générer automatiquement les connexions avec les neurones, sans aucune autre forme d’intervention. Le haut du tube, qui affleure la boîte crânienne, est magnétique, permettant à l’utilisateur de fixer lui-même le kit de programmation. Il s’agit d’un simple fil aimanté (donc sans « branchement » sur la boîte crânienne) permettant de relier le dispositif à un ordinateur. Le logiciel, développé par Google, permet de reprogrammer soi-même l’implant aussi souvent qu’on le désire, et de répartir la puissance de calcul disponible en fonction de ses désirs. Grâce aux nombreux préréglages (presets) fournis, on peut changer en un instant le fonctionnement de l’implant, sans aucune connaissance informatique ni neurologique.

L’implant neuronal Beyond Human permet notamment d’améliorer spectaculairement la mémoire, en multipliant par 3 à 4 la capacité de mémoriser des informations auditives, et par 7 des informations visuelles, notamment lues. Ce que l’on imaginait être une lecture photographique dans les œuvres de fiction est donc quasiment devenu réalité. D’autres préréglages, que l’on peut modifier à sa guise sur l’écran de son ordinateur ou smartphone (uniquement Android pour le moment), permettent d’accroître l’acuité visuelle. Non seulement la plupart des porteurs de lunettes n’en auront plus besoin, mais l’être humain pourra accéder à la vision nocturne d’un chat et au zoom d’un faucon. Un programme équivalent est proposé pour chaque sens : l’ouïe, l’odorat, le toucher… Un préréglage permet de répartir automatiquement la puissance disponible entre tous sens, un autre d’augmenter leur performance de manière inégale, en priorisant tel sens plus qu’un autre. Cela peut aussi se faire totalement manuellement, en déplaçant simplement des curseurs à l’écran.

Le programme le plus exaltant n’est pas fourni avec le dispositif, mais peut être acquis séparément, au prix de 75.000 dollars, mais on peut penser que ce prix baissera rapidement : il est dénommé Ultra Smart Brain (USB) et permet d’augmenter l’intelligence humaine globale de plus de 25 %, selon le dossier de presse Intel/Google.

Le prix du dispositif, implantation chirurgicale comprise (mais donc, hors programme USB) est de 185.000 dollars. Il n’est donc pas à la portée de toutes les bourses, du moins pour le moment. 

Pourtant, dès le lendemain de l’annonce du lancement de Beyond Human, l’agenda de l’hôpital américain de Neuilly était déjà complet pour six mois.

19 février 2021 : on vient d’apprendre que Robert Swan, PDG d’Intel, ainsi que plusieurs dirigeants et chercheurs de l’entreprise, ont été hospitalisés en psychiatrie vers la fin de l’année 2020. Ils étaient tous équipés du dispositif Beyond Human, lequel leur a évidemment été retiré. Aux dernières informations, Robert Swan serait dans une maison de convalescence, mais a été provisoirement remplacé à la direction de Intel, qui a perdu le quart de sa valeur à Wall Street. Mais d’autres implantés sont restés dans le même état léthargique après le retrait.

Interrogé par les médias, le docteur Marylin Mainson, chef de service de l’hôpital psychiatrique de Santa Rosa (Los Angeles), grand fan du groupe Pink Floyd, a comparé leur état à celui du fondateur du groupe, Syd Barret, dont le cerveau avait été partiellement détruit par une consommation importante de LSD. Selon Marylin Mainson, on craint que les lésions cérébrales dues au dispositif Beyond Human soient permanentes et irréversibles, mais elle ajouta que moins de 10 % des personnes implantées avaient subi des effets indésirables, la grande majorité, dont Vladimir Poutine, Xi Jinping ou Valéry Giscard d’Estaing étant “en parfaite santé”.

Le New York Times a publié une liste de personnalités qui, comme celles précitées, ont publiquement reconnu s’être fait implanter “Beyond Human” : on y trouve notamment le nouveau président américain Joe Biden, plusieurs personnalités du cinéma et du showbiz, comme Robert de Niro, Clint Eastwood, Jack Nicholson, Céline Dion ou Justin Timberlake. En France, les rappeurs Kaaris et Booba ont fièrement déclaré être équipés de l’implant et du programme USB, sur le mode « qui a la plus grosse (puce) ».

On pense aussi que de nombreux sportifs, qui évidemment ne s’en sont pas vantés, se sont fait implanter le dispositif.

12 mars 2021, Intel et Google annoncent l’abandon du programme Beyond Human et le retrait gratuit des dispositifs neuronaux dans leurs établissements agréés.

Contrairement aux craintes du professeur Marylin Mainson, tous les implantés ont recouvré leurs facultés initiales, sans aucun effet persistant.

Marginal Ray
Auteur compositeur conteur