Rien de moins qu’un séminaire gouvernemental sera consacré demain au futur projet de loi contre le séparatisme promis pour l’automne… Enfin pour 2021, le temps que la loi soit votée au Parlement. Séminaire qui annonce également le fameux grand discours tant attendu du président de la République qui pourrait être prononcé la semaine prochaine. Le suspense est insoutenable.
La question est simple : les salafistes et les fréristes qui gangrènent et minent nos territoires presque perdus de la République et plus particulièrement notre jeunesse tremblent-ils à l’annonce des premières mesures sur lesquelles Gérald Darmanin et Marlène Schiappa planchent actuellement ?
À quoi ressemblerait l’école si Jacques Chirac n’avait pas protégé nos enfants en interdisant, en 2004, les signes religieux ostensibles ? Sans ce texte, et malgré la loi de 1905 que certains croient suffisante et même parfaite, le communautarisme aurait triomphé à l’école, enlevant aux enfants la chance d’un choix de vie libre à l’âge adulte. Emmanuel Macron aurait-il fait voter une pareille loi s’il avait été à l’Élysée à cette période ?
Cela fait trois ans que l’on attend vainement le grand discours d’Emmanuel Macron sur la laïcité, avec l’annonce de mesures fortes, certaines symboliques, comme l’ajout de la laïcité à la devise républicaine, d’autres concrètes, comme une loi organique englobant toutes les lois précédentes (celle de 1905, le concordat d’Alsace et Moselle, les lois sur la prohibition des signes religieux à l’école ou la dissimulation du visage dans l’espace public), comprenant notamment de nouvelles modalités de financement du culte, de formation et de contrôle des imams, de lutte contre l’incitation à la haine et au rejet des valeurs républicaines, même sans séparatisme apparent (la pratique de la Taqîya, faite d’entrisme et de dissimulation). Le retrait de la nationalité aux doubles nationaux acteurs ou apôtres du djihadisme avait été souhaité par François Hollande, qui recula devant la moue outrée de la bien-pensance moralisatrice. Faudra-t-il une nouvelle vague d’attentats commis par des Français au nom du djihad pour qu’il en soit à nouveau question ?
Gérald Darmanin, flanqué d’une Marlène Schiappa dont le passé gauchisant fait qu’on ne l’aurait jamais imaginée adjointe du « premier flic de France » (ah la carrière !) a dévoilé les contours du projet de loi sur le séparatisme.
Sera-ce une loi déterminante ou un rappel de dispositions déjà existantes ?
C’est quoi, le séparatisme ?
Tout d’abord, les termes. « Séparatisme », « séparatismes » ? Pour Malène Schiappa, le séparatisme, c’est « l’action de constituer un groupe qui a pour but de s’organiser en marge de la République et de manière hostile à la République et souvent de façon violente ».
Espérons que la loi précisera d’emblée que c’est le communautarisme islamiste qui est principalement visé par la loi et non pas que les actions violentes relevant de la sphère terroriste dont ces dernières ne sont que l’émanation de la dérive de ce dit communautarisme.
Espérons aussi que le projet de loi qui devrait être débattu à l’automne sera moins gadget que la loi Schiappa prohibant le harcèlement de rue, inapplicable sur le terrain.
Des premières mesures déjà annoncées, on s’interroge sur la cohérence d’ensemble du projet. Et sur son ambition fondamentale…
Par exemple, il sera interdit de financer les associations qui ne signeraient pas un contrat d’engagement sur la laïcité. Les salafistes et fréristes en tremblent déjà !
À la piscine, le burkini devrait être interdit, au grand dam des maires islamo-gaucho-verdistes. Il faudra enrober la mesure d’un fondement hygiéniste (comme pour le bermuda), sans quoi le Conseil constitutionnel ne manquera pas d’y voir une intolérable atteinte à la liberté individuelle.
Il en va de même des horaires aménagés en fonction de considérations religieuses. Sauf que hors heures d’ouvertures au public, certaines piscines peuvent être privatisées et louées à des associations, qui elles, imposent leurs règles. L’atteinte à la liberté associative risquerait aussi d’effaroucher nos « sages » du Conseil constitutionnel, dont les récentes censures ont frappé les lois contre la haine sur internet, celle pénalisant la promotion du djihad, celle de surveillance des djihadistes à l’issue de leur peine.
Nous l’avons déjà écrit mais ce point est capital : si cette sacralisation de la seule vérité d’expression, véritable dérive à l’américaine, devait se perpétuer, avec pour conséquence d’empêcher la République de se protéger et de se défendre contre l’idéologie islamiste radicale, il n’y aurait pas d’autre solution que de modifier la Constitution.
Sus au communautarisme ? Une autre disposition de la future loi devrait prohiber les certificats de virginité délivrés par certains médecins avant le mariage, malgré l’hostilité du Conseil de l’ordre des médecins. On ne va pas déplorer que l’interdiction figure dans la loi, tout en soulignant qu’elle risque d’être contournée par des médecins organisés en réseaux racialistes, comme cela a déjà été révélé.
La situation de gangrène islamiste est telle qu’elle ne pourra éviter un inventaire à la Prévert…
Quid des dizaines de milliers de maris polygames africains qui vivent dans nos banlieues et ont trois, à sept femmes et parfois dix, vingt, trente enfants ? Seront-ils dans les radars de cette énième loi ?
Autre fait d’importance : les milliers de bars à chicha qui contreviennent sciemment à l’interdiction de fumer dans un espace public clos seront-ils contraints de se conformer à la loi ? Donc de fermer ?
Cette nouvelle loi donnera-t-elle des réponses aux vœux du chef de l’État de lutter contre « l’influence étrangère », ce qui pose la question de la formation et de la rémunération des imams.
Le président souhaite aussi prohiber « toute manifestation de séparatisme islamiste », ce qui devrait se traduire par une accélération très significative des fermetures de mosquées et autres lieux où est prêché le dit séparatisme. Il ne faut pas une loi nouvelle pour cela. Juste du volontarisme politique.
Enfin, quant au souhait présidentiel de « mieux organiser le culte musulman en France », il suppose la refonte de ses organes représentatifs. La loi le prévoira-t-elle ?
Reste l’ambition générale. Nous sommes en guerre contre l’islam radical qui a fait de la France un de ses terrains de conquête. Cette loi, à moins de deux ans d’une échéance présidentielle, permettra-t-elle de rattraper les trois ans de silence (sauf les quelques paroles d’Emmanuel Macron lorsque sont tombés des innocents sous le coup des auteurs d’attentats terroristes) et d’inaction du quinquennat Macron ?
La reconquête des « territoires perdus de la République » passe aujourd’hui par une véritable déclaration de guerre et la mise en œuvre de mesures radicales, audacieuses et massives pour couper net la progression de ce poison.
Jean Castex qui, dès sa prise de fonction, a fait de la laïcité, une priorité de son gouvernement, saura-t-il peser sur les moult hésitations d’Emmanuel Macron ?
Michel Taube