Mardi à la Maison Blanche, le Président Donald Trump a parrainé la signature des accords de paix entre Israël et les Emirats Arabes Unis ainsi qu’avec Bahrein. Cinq autres pays musulmans devraient prochainement signer également des accords de paix avec l’Etat Hébreu. Bahrein est ainsi le premier pays chiite à signer la paix avec Israël. L’Arabie Saoudite et le Maroc y réfléchissent intensément. Ces accords changent considérablement la donne au Moyen-Orient, donne géopolitique comme donne économique. Trump a réussi cet exploit quand tant d’autres s’y sont cassé les dents. Dans la foulée, Donald Trump a été proposé pour le prochain prix Nobel de la paix. Comme pour son action en faveur de la reconnaissance entre Serbie et Kosovo. Deux nominations pour le prochain prix Nobel la même année… Obama l’a eu pour moins que cela.
Chacun devrait se réjouir de la signature de ces accords historiques et nos ministres des Affaires Etrangères, voire nos Présidents, européens auraient dû être présents pour cette signature. Et bien non ! Le seul ministre des Affaires Etrangères européen était le ministre hongrois. Pas de Le Drian à Washington, pas plus de Josep Borrell. Josep Borrell, vous savez, le Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité. Ces dits ministres ont bien sûr salué la signature des accords, mais sans plus.
D’ailleurs, regardez vos journaux depuis la signature. En France, quasiment rien sur les chaînes d’information en continu (sauf France 24), quasiment rien en Une de la presse écrite, certains journaux évoquent toutefois ces accords mais en page intérieure et souvent dans des entrefilets. Le jour historique de la signature de ces accords de paix, plutôt que d’en parler, ou de parler de son rôle de facilitateur des Etats-Unis, de son succès majeur, on passe en boucle une phrase hors contexte à connotation climato-sceptique. Oh le Vilain !
En diplomatie, comme dans la lutte contre le coronavirus, comme dans l’économie, notre pays semble avoir une guerre de retard.
Notre vision du monde date des années 1970/1980, soit près d’un demi-siècle. Notre pensée diplomatique, comme notre pensée économique sont enfermées dans les dogmes et logiques de cette époque. Nous ne regardons plus la réalité, nous refusons de la voir.
Nous savons qu’il faut applaudir des deux mains les accords de paix mais nous restons aveugles, sourds et muets !
Patrick Pilcer
Conseil et Expert sur les Marchés Financiers