Edito
08H41 - samedi 19 septembre 2020

Madame la députée Sandrine Mörch, non au hidjab à l’Assemblée nationale : la laïcité en 2020 ne se résume ni à la loi de 1905 ni au règlement de l’Assemblée nationale ! L’édito de Michel Taube

 

Madame la députée Sandrine Mörch, oui, vous avez raison, le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale n’oblige pas une personne auditionnée à retirer son signe extérieur de religiosité. Eh bien, il faut en changer ! Que les députés LREM, Modem et Agir, s’en saisissent au plus vite !

Madame la députée Sandrine Mörch, vous n’êtes pas une fonctionnaire de l’Assemblée mais une gardienne du temple républicain !

Or vous êtes-vous posée ces questions : une femme portant le hidjab est-elle pour l’égalité femmes – hommes et la mixité dans les classes et rassemblements publics comme les piscines ? Une femme portant le hidjab pense-t-elle que les non musulmans ne sont pas des citoyens de seconde catégorie, selon le précepte islamique de dhimmitude ? Une femme portant le hidjab est-elle prête à se dresser pour la France en cas de guerre (nous y sommes) contre l’islamisme radical ? Une femme portant le hidjab est-elle Charlie ?

Parce que la réponse est évidemment non dans l’immense majorité des cas, la venue de Maryam Pougetoux, vice-présidente et porte-parole du syndicat étudiant UNEF, en hidjab à l’Assemblée nationale, afin d’y être auditionnée par une commission travaillant sur les effets de la crise sanitaire sur les jeunes, est pertinemment une provocation politique, pire culturelle et de valeurs.

Depuis 2018, l’UNEF, ce syndicat, naguère symbole de la gauche, se plaît à être incarnée par une femme provoquant la République et ses valeurs. Pour parfaire l’inquiétant tableau, il s’était déjà illustré par des tweets particulièrement révélateurs au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris, alimentant sciemment la stigmatisation des musulmans dont on pourrait croire (à tort évidemment !) qu’ils étaient tous indifférents au sort de la cathédrale, voire qu’ils s’en réjouissaient.

Les réactions politiques ont été assez conformes au clivage traditionnel gauche-droite, même si certaines figures de la gauche, comme Ségolène Royal, ont dénoncé la provocation de cette syndicaliste.

Quant à la majorité LREM, elle a encore cultivé le « en même temps » macronien, démontrant en réalité sa division sur la question. Anne-Christine Lang, députée du 13ème arrondissement de Paris, a eu le courage de quitter la salle de cette commission mais n’est-elle pas bien seule dans votre groupe LREM ?

Sur les plateaux de télévision, les pro-voiles, donc surtout de gauche, brandissent avec une aveuglante obstination la loi de 1905 et le règlement de l’Assemblée nationale, qui juridiquement, ne font effectivement pas obstacle au prosélytisme des personnes auditionnées.

Plusieurs points fondamentaux semblent leur échapper…

D’abord, le voile porté par Maryam Pougetoux n’a rien du foulard traditionnel que portent de nombreuses femmes musulmanes, en particulier en terre d’islam. Il s’agit d’un hidjab, qui enveloppe entièrement la tête et le visage. Assurément, le port du masque sanitaire est une aubaine pour cette militante fondamentaliste ! La démarche n’est ni spirituelle, ni même religieuse, mais politique et identitaire. Elle est aussi une provocation, dans l’antre de la démocratie laïque qu’est l’Assemblée nationale.

Ensuite, en terre d’islam, que la France est peut-être déjà pour les islamistes et leurs complices de l’UNEF, la plupart des étudiantes ne portaient pas le voile avant qu’il leur soit imposé, en particulier par les Frères musulmans, qui pratiquent aujourd’hui, avec un succès grandissant, le noyautage de nos institutions, complété d’un séparatisme alimenté par le mensonge de l’islamophobie dont seraient victimes les musulmans en France.

Rappelons que Mohammed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a clairement rappelé que le port du voile n’est pas une prescription coranique.

Ceux qui soutiennent la provocation de Maryam Pougetoux en prétextant du féminisme, des libertés individuelles, des droits de l’Homme ou de la loi de 1905 sont les idiots utiles et les complices du communautarisme qui conduit au séparatisme, à la théocratie, parfois au djihadisme, en tous les cas à la dislocation de la République.

Si la laïcité se résumait à la loi de 1905, il n’aurait pas été nécessaire, indispensable même, d’interdire ce prosélytisme à l’école, comme Jacques Chirac eut le courage de le faire, ni d’interdire la dissimulation du visage dans l’espace public, loi que tous les politiques ont la faiblesse ou la lâcheté de ne jamais appliquer.

La laïcité ne se résume pas à une loi, en particulier celle de 1905. Elle est aussi un principe constitutionnel : l’article 1er de la Constitution dispose que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale… ». Ceux qui prétendent que c’est l’État qui est laïque, et non la société, n’ont pas lu ou compris la Constitution. C’est la France qui est laïque ! Toute la France. Toute la République, et non seulement l’État.

La laïcité est plus qu’une loi, fût-elle constitutionnelle. C’est une philosophie, un mode de pensée et de vie, dans lequel la religion n’a voix au chapitre que dans la sphère privée. Et encore, puisque la lecture médiévale que les islamistes font du Coran relègue les femmes au rang de non-citoyenne ou de sous-homme, ce que notre État de droit ne permet pas, même en privé.

Nous attendons encore le « grand » discours d’Emmanuel Macron sur la laïcité. Pour le moment, nous ne voyons poindre que des mesures de rafistolages, des sparadraps sur une hémorragie interne,  qui ne terrasseront aucunement le séparatisme, et encore moins l’islamisme conquérant, au grand dam des Français, au premier chef de confession musulmane, encore majoritaires (à peine chez les jeunes malheureusement) à chérir la République.

La loi Darmanin – Schiappa devrait prévoir une nouvelle clause aux règlements intérieurs de toutes les réunions publiques des institutions publiques : l’interdiction du port de tout signe extérieur de religion. Les juifs, les chrétiens, les sikhs ou les bouddhistes y consentent volontiers. A nos concitoyens musulmans de montrer l’exemple.

 

Michel Taube

 

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