« Ceci est bien pire que toutes les sciences-fictions sur les pandémies », a déclaré le 16 septembre l’un des six envoyés spéciaux de l’Organisation mondiale de la Santé pour le Covid-19, le docteur David Nabarro, devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique. « C’est vraiment sérieux, nous n’en sommes même pas à mi-chemin. Nous en sommes encore au début ».
Ben voyons… En matière de pandémie, la littérature abonde de scénarios catastrophes, qui ne seraient donc que balivernes en comparaison de la Covid-19. En suivant cette logique, cette sale bête devrait régler de manière radicale tous les problèmes de surpopulation et, au passage, de coût de l’immobilier ou de gaz à effet de serre ! La peste, qui inspira à Albert Camus l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française, ne serait donc qu’une sous-grippette, selon nos sur-experts de l’organisation onusienne, qui depuis le début de l’actuelle crise sanitaire, ne s’est évidemment jamais trompée !
Dans les colonnes d’Opinion Internationale, nous avions, au début de la crise sanitaire, fait référence à un autre roman, bien plus conséquent en termes de carnage pandémique : « Le Fléau » de Stephen King, roman phare de la littérature américaine, dont le volet fantastique, style qui fit la réputation de l’auteur, n’est qu’une composante des quelques 1300 pages de l’ouvrage, dont les 300 premières sont glaçantes de réalisme. Quelques milliards de morts plus tard (99,4% de la population décèdent d’une « super grippe »), les survivants devront reconstruire le monde d’après (pour le coup, le terme n’est pas galvaudé !).
Mais avec la Covid-19, l’OMS, par la voix d’un de ses envoyés spéciaux, voit encore plus grand ! Notre coronavirus devrait bientôt franchir le seuil du million de morts sur terre. Un million de drames qui ne se résument pas à une statistique, bien évidemment… Mais notre princesse Corona reste un petit joueur en comparaison du Fléau du King de la littérature fantastique. Pour le moment du moins, si l’on en croit l’OMS, qui nous annonce que la pandémie n’en est qu’au début. Là, elle n’a peut-être pas tort.
Quel crédit doit-on accorder aux déclarations de l’OMS ? A bien y regarder, on en viendrait (presque) à souscrire aux diatribes de Donald Trump à l’encontre de l’organisation. Presque, car le Président McDo (ce serait son plat préféré) avait besoin d’un bouc émissaire pour masquer (!) sa calamiteuse gestion de la crise (sauf que l’économie américaine accuse une chute quatre fois inférieure à la nôtre !).
Au début de la pandémie, l’Organisation mondiale de la santé avait nié l’utilité de porter le masque parce que la pénurie de carrés en papier avec élastiques était, elle aussi, mondiale. Comme la Covid-19 n’était pas, tant s’en faut, le premier virus à se transmettre principalement par les voies respiratoires, il ne fallait pas être grand clerc ni scientifique pour savoir que protéger lesdites voies étaient le plus essentiel des gestes barrière. L’OMS véhiculait un mensonge pour servir les intérêts de ses commanditaires et financeurs, les États du monde et leurs dirigeants, mensonge que notre Conseil Scientifique s’est empressé de colporter en France, toujours pour faire passer maladroitement et dangereusement la pilule de la pénurie de masques.
Que l’OMS alerte sur la gravité de la Covid-19, sur le fait qu’il s’est installé durablement dans nos vies, on peut le comprendre. Mais on avait déjà payé pour le savoir. Au lieu de pondre des inepties, ces incultes en science-fiction (c’est moins grave que d’être inculte en sciences, quand on est scientifique !), seraient bien inspirés de focaliser leurs recommandations sur la manière de vivre et de travailler avec le coronavirus et de moins discourir sur les plateaux de TV et dans les lieux publics lorsqu’ils ne savent pas. Il en va de même des pouvoirs publics nationaux.
Reste le problème des égoïsmes de chacun, des contestataires du masque qui revendiquent le droit de ne pas le porter, le droit de tomber malade, le droit de contaminer les autres, le droit de tuer. Certains jeunes (et non LES jeunes) sont souvent montrés du doigt. Nous y reviendrons prochainement.
Michel Taube