Trop souvent oubliés, les 1.777.875 Français qui résident à l’étranger au 1er janvier 2020 et surtout leurs élus (Députés, Sénateurs, Conseillers des Français de l’Etranger, Conseillers à l’AFE), ont besoin d’être représentés. Ce sont eux qui sont le lien entre nos compatriotes expatriés et la France.
C’est également un réseau diplomatique et consulaire qui marque la présence française dans tous les pays du Monde et permet, entre autres, de contribuer au développement de nos échanges commerciaux, culturels, économiques…
Sur le plan politique, on se rappelle les législatives de 2017 où la surprise était venue du côté des députés nouvellement élus et en majorité LaREM, renouvelant tous les représentants des Français de l’étranger autour de la majorité présidentielle. Seul un ancien avait résisté sur les onze Députés sortants.
Avait suivi l’élection des sénateurs des Français établis hors de France, au total douze élus qui sont renouvelés tous les trois ans par un collège de six, toutes tendances politiques confondues. On se rappelle que cette dernière élection avait fait couler beaucoup d’encre entre recours et annulation.
Pour l’heure, lors des élections sénatoriales du 27 septembre 2020, les élections des six Sénateurs représentants les Français hors de France ne pourront pas se faire et leur élection aura lieu le 26 septembre 2021 à la suite de l’élection des grands électeurs que sont les Conseillers et Délégués des Français de l’Etranger. Ceux en place verront donc leur mandat prolongé d’une année.
Avec la pandémie de la COVID-19, les élections des Conseillers des Français de l’Etranger (ex. conseillers consulaires) qui devaient se tenir en mai 2020 ont été reportées aux 29 et 30 mai 2021, tout en attendant d’ici là des avis scientifiques car ces élections ayant lieu à l’étranger, il faudra que toutes les conditions sanitaires soient réunies. Une fois ces Conseillers et Délégués élus, ils désigneront les 90 Conseillers à l’AFE (Assemblée des Français de l’Etranger).
A une période où différents foyers sécuritaires se développent dans le monde, affectant la vie des Français qui y résident (Liban, Mali, Amériques), la présence de nos compatriotes à l’étranger va-t-elle se réduire ?
Le contexte politique est lourd : promesses d’Emmanuel Macron pour les Français de l’étranger non tenues, désengagement de la France dans les Consulat avec des baisses perpétuelles de personnel, la baisse des budgets attribués aux bourses scolaires, la baisse des budgets d’actions sociales… La campagne des élections consulaires de mai 2021 devrait mettre à jour toutes ces problématiques.
Pourtant, il est nécessaire de repenser ce qui a été mis en place par la loi de 2013 : professionnalisation des élus, réduction du nombre d’élus avec plus de prérogatives, des élus à part entière avec un passeport diplomatique, la suppression de l’Assemblée des Français de l’Etranger pour mieux impliquer les élus sur le terrain en relation avec les députés, une nouvelle organisation pour l’emploi des Français à l’étranger, une implication plus forte dans les conseils de sécurité, une simplification et une ouverture à un plus grand nombre de la protection sociale.
De quoi mûrir une campagne 2021 qui sera décisive pour la représentation de nos compatriotes expatriés.
Laurent Mairesse