Pour avoir enseigné à ses élèves ce qu’est la liberté d’expression, un professeur d’un lycée de Conflans-Sainte-Honorine et d’Eragny dans les Yvelines, a été décapité par un musulman radical, alors qu’il avait eu la faiblesse, le respect, de proposer aux élèves que cela choquerait de quitter la classe avant qu’il présente une représentation du prophète Mahomet. Ce fut là sa seule erreur, peut-être sa faute. Mais ce n’est pas celle qui lui coûta la vie.
Le crime est horrible. Un fantassin de la République, un enseignant, vient de tomber ! Une odieuse première ! On comprend qu’Emmanuel Macron se soit présenté devant le lycée, si ému, même gêné, marqué, regard figé, appelant la nation à « faire bloc face à l’odieux crime islamiste ». Faire bloc, certes, mais dans quel but ?
Le possible Tchétchène qui a décapité le professeur qui donnait des cours de civisme a certes tenu l’arme du crime. Pour égorger et couper en deux un homme au couteau, il faut une dose de haine incommensurable, que certains experts-psychiatres judiciaires et certains juges auront peut-être comme idée de considérer comme une altération du discernement valant exonération de responsabilité pénale. Au moins, cet individu a été abattu. Il avait 18 ans, n’était pas fiché S, n’a pas fait le djihad en Syrie ou en Irak selon plusieurs sources.
Mais est-ce lui seul qui a tué notre professeur ?
Une semaine avant, dans une vidéo virale que Facebook a retirée – et qu’Opinion Internationale tient à publier en tête de cet édito sans la flouter pour bien montrer qu’on ne cède pas à la peur – un parent d’élève, Hajj Brahim, accusait le professeur des pires mots, lui déniait le titre de « prof » et appelait à sa démission. Cet homme est actuellement en garde à vue…
Relayant une version largement démentie par de nombreux parents d’élèves, comme en témoigne ce mail d’un autre parent, le parent accusateur dans sa vidéo montre son mépris des valeurs de la République et la supériorité qu’il accorde aux préceptes de l’Islam, quand bien même ceux-ci contreviendraient aux lois de la République française (droit contre interdiction de représenter le prophète Mohammed, égalité contre inégalité des femmes et des hommes…).
Ce parent d’élève de l’enseignant décapité, en se plaignant de ce « blasphème », s’est comporté comme si nous étions sous l’inquisition ! Certains parents se seraient également manifestés auprès de médias, comme si dans leur esprit le blasphème était bien une inacceptable attaque islamophobe. L’obscurantisme, car c’est bien de cela dont il s’agit, est au terrorisme ce que la chrysalide est au papillon.
Cette vidéo s’est révélée être postérieurement un appel au meurtre. Sa garde à vue est donc légitime ! Son auteur n’est pas terroriste, a priori pas même un fanatique religieux. Quoi que… Le seul fait de penser à interdire à un professeur, qui n’est peut-être pas musulman, de représenter le prophète est un premier signe d’intolérance et d’islamisme. Sa vidéo ne relève d’aucune qualification juridique. Elle n’est pas un délit au sens pénal du terme. Elle est pourtant un crime contre la laïcité, la liberté d’expression, la République et ses valeurs qui nous sont aussi sacrées que le Coran l’est pour cet individu. Et donc, sa diffusion très large a suscité, créé les conditions morales d’un crime, d’un assassinat d’une sauvagerie donnant la nausée contre une personne sacrée de la République, un enseignant.
Si les musulmans de France veulent échapper à l’amalgame et la stigmatisation, il ne leur suffira pas de condamner cette barbarie. Ils vont devoir mettre la main à la pâte, participer à la traque de toutes les dérives islamistes, excommunier ces musulmans qui dévoient un islam contextualisé, sécularisé et laïcisé, – cet Islam de France impossible ? -, reconnaître et promouvoir le droit à la caricature, admettre qu’il n’existe pas de blasphème dans une République qui n’a pas à s’adapter à leurs convictions religieuses.
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, nous vous demandons solennellement d’ordonner que lundi 2 novembre 2020, le jour de la rentrée scolaire, dans toutes les classes de tous les collèges, lycées et universités de France, un cours soit consacré à la liberté d’expression au cours duquel les caricatures publiées par Charlie Hebdo seront montrées aux élèves comme illustration de la supériorité des valeurs de la République sur celles de l’Islam et de toutes les religions.
Nous ne sommes ni en Iran ni en Arabie saoudite, ni au Moyen-âge. Il ne peut y avoir d’intégration sans assimilation, c’est-à-dire acceptation des valeurs de la République, au premier rang desquelles la laïcité est devenue la valeur cardinale.
Michel Taube
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