Edito
11H48 - lundi 19 octobre 2020

Pour que la peur change de camp, il faut frapper vite et fort ! L’édito de Michel Taube

 

Emmanuel Macron aurait-il enfin compris que les salafistes et les Frères musulmans veulent faire des musulmans de France, très nombreux à être sensibles à leur discours victimaire et identitaire, puis de tous les Français (la conversion ou la mort), ce qu’ils ont fait à partir des années 1970 dans le monde arabo-musulman, du Mali à l’Iran, de l’Égypte au Pakistan ?

« Les islamistes ne dormiront pas tranquilles en France… La peur va changer de camp », a clamé hier soir le chef de l’État, promettant des actions immédiates.

Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, annonce la dissolution d’associations « ennemies de la République », dont le Collectif contre l’islamophobie en France » (CCIF) et l’expulsion de 231 étrangers radicalisés. Mais ces individus vont prendre un avocat, saisir le juge administratif, aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, invoquer le droit à la vie familiale… Il en va de même du CCIF et des autres associations. Le salafisme n’est pas un délit en France, et le Conseil constitutionnel censure toutes les lois portant atteinte à la liberté d’expression. Ce sont des milliers, des dizaines de milliers d’individus qu’il faudrait expulser. Il faut aussi déchoir de la nationalité les doubles nationaux se retournant contre la France, comme voulait le faire François Hollande, interpeller et interdire d’exercer tous les imans et prêcheurs qui ont un jour prononcé des paroles hostiles à la laïcité.

 

Les religieux qui font de la politique dans leurs prêches doivent être interdits d’exercer. Par exemple, comme en atteste cette vidéo scandaleuse, l’imam Ismaïl de la mosquée des Bleuets à Marseile qui attaque le président de la République sur son projet de loi sur le séparatisme, en déformant complètement les propos présidentiels, ne peut représenter l’islam en France.

De même la Grande Mosquée de Pantin endoctrine ses 90.000 fidèles en diffusant cette vidéo contre le même projet de loi et que nous dénoncions hier.

L’islamisation des esprits s’est hélas répandue comme feu de paille malgré les discours présidentiels ou gouvernementaux tout aussi enflammés après chaque acte de barbarie. Tenir ce même discours lorsque l’émotion est retombée est immédiatement dénoncé comme du racisme, de « l’islamophobie », du fascisme, par la bien-pensance très minoritaire en voix, mais en voie d’être majoritaire en influence. Il ne s’agit pas seulement de la presse de gauche, des people façon Omar Sy ou Camélia Jordana auxquels la République à tout donné et qui sont aujourd’hui si silencieux. Il s’agit aussi, entre autres, des magistrats, jusqu’au Conseil constitutionnel, qui ne protègent plus les citoyens, et des rectorats qui résistent avec détermination aux instructions de Jean-Michel Blanquer : ils pratiquent plus que jamais le « pas de vague », refusent de former enseignants à la laïcité et au fait religieux et soutiennent le port du voile pour les accompagnatrices scolaires.

Samuel Paty était sur le point d’être convoqué et peut-être sanctionné par le rectorat de Versailles. De nombreux recteurs d’académie, chefs d’établissement et même enseignants nourris au biberon du multiculturalisme, portent une lourde responsabilité dans la diffusion de l’islam politique au sein de l’école, malgré la courageuse loi de 2004 y interdisant les signes religions ostensibles, et la détermination de Jean-Michel Blanquer, pas toujours parfaitement soutenu par le chef de l’État.

Car en réalité, au nom du « pas de vague, pas d’amalgame, pas de stigmatisation », et aussi par clientélisme politique, nous avons tous pratiqué la capitulation en rase campagne.

Oui, il est minuit moins une, à l’horloge qui marque le basculement entre les lumières et l’obscurantisme. 70 % des musulmans se sont déclarés hostiles à la republication des caricatures. Sans prôner ni approuver l’inquisition islamiste et le terrorisme, trop de nos concitoyens musulmans n’ont pas assimilé le concept de laïcité ni la soumission de la loi religieuse à celles de la République. C’est pourquoi on aurait tort de circonscrire le combat contre l’islam politique à ses manifestations les plus extrémistes. On ne pourra faire émerger un islam des lumières sans terrasser celui de l’obscurantisme, très majoritaire dans le monde arabo-musulman, faute de sécularisation.

Il y a urgence et l’on ne peut appliquer les lois de paix en temps de guerre. C’est une situation d’exception à laquelle les démocraties doivent s’adapter si elles veulent survivre. Que diront ces avocats droitdelhomistes qui s’opposent aux expulsions des salafistes et luttent pour le retour des djihadistes « français » (avec d’énormes guillemets), lorsque les institutions, nos valeurs, notre droit, nos libertés, notre civilisation auront été si gravement gangrénés par l’obscurantisme islamique que nous n’aurions le choix qu’entre soumission et guerre civile ?

Il ne faut pas laisser ce combat à l’extrême droite. Rappelons qu’il fallut attendre la victoire de l’équipe de France de football en 1998 pour reprendre à Jean-Marie Le Pen le droit de chanter la Marseillaise et de brandir le drapeau français.

Si notre droit ne nous permet pas de nous défendre, si les juges et le Conseil constitutionnel continuent à s’ériger en défenseur des prêcheurs de haine, si les administrations persistent à se laisser infiltrer et à courber l’échine pour ne pas faire de « vagues », si les droits de l’homme, que nous devons promouvoir et défendre plus que jamais, se transforment en droit de détruire la France, sa république, ses valeurs, nos libertés, alors il faudra modifier la Constitution.  Aujourd’hui, ce n’est pas l’extrême droite qui le propose, mais Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, et quelques autres courageux : « Sur un sujet comme celui-ci, si l’on veut faire bloc, c’est au peuple de se prononcer par un référendum », a-t-il suggéré sur LCI – RTL – Le Figaro. Nous ne pouvons que partager cette analyse, mais dès aujourd’hui, il faut frapper avec la vigueur d’une grande démocratie attaquée par le totalitarisme.

Il est minuit moins une, Monsieur le Président !

 

Michel Taube

 

 

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