Trois photos qui en disent plus que de longs discours…
Les deux premières photos furent prises à 45 années d’intervalle devant l’université du Caire en Égypte, par Nonie Darwish, une Égyptienne expatriée aux États-Unis. Publiées par le site 1dex.ch, elles illustrent le travail de sape mené par les Frères musulmans dans son pays d’origine.
La troisième photo a été prise le 17 septembre 2020 à l’Assemblée nationale… française.
Le mercredi 21 octobre, hommage sera rendu à Samuel Paty, professeur décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Le président de la République a choisi pour cet hommage la cour d’honneur de la Sorbonne, lieu hautement symbolique de la liberté de conscience et de pensée, où trônent les statues de Louis Pasteur et de Victor Hugo.
Vous l’aurez reconnue sur la troisième photo : aujourd’hui, en France, l’étudiante la plus médiatisée est Maryam Pougetoux, vice-présidente et porte-parole du syndicat étudiant UNEF, qui arbore avec provocation son hidjab (et non un discret voile traditionnel) à l’Assemblée nationale et sur les plateaux de télévision. Signe que l’islam politique ne recule devant aucune outrecuidance, aucune provocation, elle se présenta dimanche 18 octobre à la manifestation « contre la haine », en mémoire à Samuel Paty, Place de la République à Paris. Lors de sa prise de parole, elle fut copieusement chahutée, accusée d’être « collabo » (terme que nous avons employé pour expliquer pourquoi nous ne nous y sommes pas rendu) et de « traître à la laïcité ».
Imaginez la militante islamogauchiste de la UNEF incrustée sur le premier cliché : elle ferait penser à une voyageuse dans le temps, revenue du Moyen-Age. Elle aurait davantage sa place sur le second cliché, même si son hidjab est plus marqué, plus radical, plus islamiste que le voile porté par nombre d’étudiantes égyptiennes en 2004. Que donnerait aujourd’hui un pareil cliché devant la Sorbonne ou Sciences Po. ? Et dans dix ou vingt ans ?
En Égypte, comme dans de nombreux pays arabo-musulmans, dans le monde arabe, en Iran, ou en Afrique, les Frères musulmans, qui inspirent ou pilotent de nombreuses associations comme le CCIF, se sont nourris de la pauvreté et de la dictature qui régnaient dans ces pays.
Aujourd’hui en France, la stratégie est la même, mais faute de dictature, l’islam politique a inventé le concept d’islamophobie, afin de victimiser les Français musulmans et de les convaincre qu’ils sont mis en marge de la société, qu’ils sont victimes de racisme, et qu’ils trouveront dans la foi religieuse et l’affirmation de leur identité musulmane (à la sauce islamiste) la force de résister à cette odieuse discrimination. Le 19 octobre dernier, Marwan Muhammad, ancien directeur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dont il est toujours membre, a même repris la rhétorique de la dictature, l’association étant dans le viseur des pouvoirs publics du fait de sa proximité avec les Frères musulmans et de son activisme parfois considéré comme du djihad judiciaire.
Nous ne voulons pas qu’une photo prise devant la Sorbonne dans quelques années ressemble au second cliché pris au Caire en 2004. Aujourd’hui, une telle photo ne ressemblerait déjà plus au premier cliché pris en 1959, et non pas seulement parce que les femmes y étaient en minorité. Aucune étudiante n’y apparait voilée.
La Turquie laïque d’avant Erdogan avait interdit le voile islamique à l’université pour s’opposer à l’activisme de certains mouvements fondamentalistes, avec l’onction de la Cour européenne des droits de l’Homme. La France devra en passer par là pour les mêmes raisons, et parce qu’elle doit comprendre que l’intégration sans assimilation est impossible.
Alors que déjà l’islam politique s’organise, avec le soutien des indigénistes et de l’extrême-gauche (quand bien même Jean-Luc Mélenchon s’en prendrait-il subitement aux Tchéchènes, qui ne sont pas ses clients électoraux), il ne faut pas faiblir, quitte à réformer la Constitution.
Agir n’est pas céder à la fachosphère comme ils le clament. Bien au contraire, laisser à l’extrême droite l’exclusivité de la défense de la laïcité, de notre choix de société, de notre liberté de pensée, de la lutte contre le fondamentalisme islamique, serait une erreur fondamentale, une faute politique et morale. François Hollande avait raison de vouloir retirer la nationalité française aux doubles nationaux se retournant contre la France. Ceux qui l’en ont empêché au nom d’un droitdelhommisme perverti ont aujourd’hui une bonne occasion de se racheter. On peut, hélas, en douter, clientélisme oblige.
Michel Taube
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