Diplômé de l’école nationale d’art appliqué Dupperé, Jacques Perdigues accompagné de Hans-Walter Müller et Nihil Bordures a présenté, pour la première fois, en 2020, au château d’Ancy-le-Franc, sa performance intitulée « Acclimitation transnaturaliste », performance artistique et musicale qui vient, en ces temps troublés, où la nature semble reprendre certains de ses droits, nous rappeler combien notre existence est intiment liée à la Terre.
Amoureux de la nature, Jacques Perdigues avec des prothèses et des masques de ficelle de sisal travaillé au crochet libre, cherche une manière de réparer notre Terre et de suppléer à la disparition des espèces. Son jardin mélancolique est une apologie de la lenteur, un temps suspendu où plane le cri piquant de la beauté, où l’indicible est débusqué.
C’est notre rapport à la nature et au vivant qui est questionné par ces quatre spécimens dont deux se trouvent dans des bulles, en milieu stérile car trop fragiles : le représentant du règne animal et celui de l’espèce humaine qui est accompagné d’une infirmière. Les racines du monde – le dernier des quatre spécimens – traînent la mémoire de l’humanité et font peser sur chacun d’entre nous le poids de la conscience collective de ce qui a été commis, abîmé, détruit.
C’est l’histoire de la terre, de l’humanité qui nous est contée avec une interprétation poétique de ce qui reste du jardin d’Éden. Et au détour de cette promenade artistique et musicale, c’est un bilan de l’état de notre planète qui surgit. Jacques Perdigues réussit l’exploit de nous emmener aux confins de son monde pour mieux appréhender celui que nous souhaitons construire.
Lucie Breugghe
Docteur en sciences humaines
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