Lundi 9 novembre prochain, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition du Général de Gaulle, le Président de la République, accompagné de Brigitte Macron, se rendra à Colombey-les-deux-Eglises. Le couple présidentiel observera un moment de recueillement sur la tombe du Général, au cimetière de Colombey, et se rendra sur le site de la Croix de Lorraine au Mémorial Charles de Gaulle, où aura lieu une cérémonie militaire. Le tout en en présence des membres de la famille du Général de Gaulle.
Mais c’est à la Boisserie, demeure familiale du Général de Gaulle, qu’Emmanuel Macron commencera sa visite mémorielle. Le chef de l’Etat pourra méditer devant le lit dans lequel vécut l’illustre Général. Charles De Gaulle se distinguait, on le sait, et on le voyait de loin, par sa haute taille, 1,96mètres et par sa fidélité à son lieu de repos, de sommeil, sa propriété de la Boisserie dans le village haut-marnais de Colombey-les-Deux-Eglises.
Le 9 juin 1934, le lieutenant – colonel De Gaulle et son épouse avaient fait l’acquisition de la Boisserie, en viager, au prix de 45 000 francs, contre une rente annuelle de 6 000 francs. Deux ans plus tard, le propriétaire se noyait dans sa baignoire…
Le couple souhaitait que sa fille, Anne, gravement handicapée, puisse vivre à la campagne, loin du public. Après son appel du 18 juin, leurs biens furent confisqués en août 1940, et une vente publique de la propriété fut organisée mais aucun acquéreur ne se manifestera….
La Boisserie est une gentilhommière de 14 pièces, recouverte de vignes vierges entourée d’un terrain de 2,5 hectares. Parmi les six chambres qui sont à l’étage, une est réservée au couple et comporte deux lits dont un fait spécialement pour le Général du fait de sa taille.
De Gaulle considère la Boisserie comme sa seule demeure, dans laquelle, il passera l’essentiel de son temps durant sa traversée du désert de 1947 à 1958. Il y recevra le chancelier Conrad Adenauer, en 1958, pour y sceller la réconciliation franco-allemande.
Au début de son mandat de Président, il refusera même de vivre à l’Elysée puis s’y résoudra.
Pour ses voyages présidentiels, on devra lui confectionner spécialement des lits, même celui du train présidentiel.
Il passera tous ses week-ends à la Boisserie, s’y retirera en 1969 après sa démission.
Il y meurt le 8 novembre 1970. Cinquante après le général est toujours vivant !
Michel Scarbonchi