Il est de ces capitaines d’industrie qui forgent le tissu industriel français et qui sont nos vrais héros français. A la tête d’un groupe qui emploie plus de 2.000 personnes en France en direct et en franchise, répartis dans 350 magasins et trois usines, inventeur d’une des marques leader du marché de la literie, en pleine expansion internationale en Chine, l’homme n’a pas sa langue dans sa poche.
Le reconfinement façon Macron, Pierre Elmalek le dénonce avec fougue. Il attend le résultat du référé liberté qu’il a introduit la semaine dernière, dénonçant les « nids de contaminations légaux » que constituent les grandes surfaces, alors que dans ses boutiques, jamais les clients ne s’agglutinent les uns sur les autres. La promiscuité, ce n’est ni l’esprit de la maison ni celle de ses clients ! Contre ce non-sens sanitaire, ce suicide économique, Pierre Elmalek fulmine : « notre Groupe va perdre de l’ordre de 20 à 25 M€ de CA chaque mois si les magasins restent fermés. Lors de la première vague de confinement, nous avons négocié 1 mois de loyer sur 2 offerts par les bailleurs, il est peu probable que cette fois ci ces derniers consentent à de nouveau abondons. Or, ce point est essentiel dans les équilibres financiers d’un Groupe comme le nôtre avec 300 magasins dans toute la France. »
Et d’ajouter : « les PME ayant des effectifs supérieurs à 50 salariés sont les grands oubliés des nouvelles mesures d’accompagnement prises. Hormis le recours au chômage partiel, aucun dispositif d’accompagnement complémentaire ne nous est accordé. »
Une success story qui autorise à être une grande gueule !
Pierre Elmalek est « une grande gueule » comme il en manque trop cruellement dans le tissu des Pme françaises. Et il est légitime à l’être ! Car ce patron paternaliste, chef de meute, solide sur ses convictions, est une « success story » à lui tout seul. Ce fils d’une famille pied-noir rentrée fauchée d’Algérie, intuitif, obstiné, travailleur, crée PRIAM à l’âge de 27 ans, et ouvre son premier magasin de meubles discount à Aubervilliers. Il acquiert en 1974 les « Meubles Vieux Chêne », « Siège Center », puis naît en 1980 « Maison de la Literie » qu’il développe en franchises. En quarante ans, il va faire de la Maison de la Literie un leader européen. Innovation technologique et nouvelles marques, Onea, Natu, Ducal, Praesidium, vont en faire le champion incontesté du « sommeil sur mesure ».
Mieux, en 2017, pour démocratiser l’accès au lit de qualité, Pierre Elmalek crée le « Contrat Qualité Service », sorte de location avec option d’achat, dans la literie. Une petite révolution qui accélère le développement du groupe.
Trois usines, 2000 salariés, 350 franchisés, en France. Une présence au Maghreb, en Afrique de l’ouest, à Monaco, en Israël, et un chiffre d’affaires de 450 millions d’euros attestent de la réussite de cet homme hyperactif que le poids des années ne semble pas ralentir.
Et le chef d’entreprise ne s’arrête pas là : en France il attaque le haut de gamme et crée « Maison de la Literie prestige » en 2009 avec déjà 12 boutiques. A peine ouverte, la petite dernière, la boutique de la belle place des Victoires dans le 2ème arrondissement de Paris, n’attend que ses clients pour se déployer.
Mais l’avenir est aussi à l’international ! Et une fois de plus, Pierre Elmalek, conseillé par son homme de confiance, Erwan Donval, frappe très fort en signant avec le groupe chinois De Rucci un contrat qui va lui permettre d’ouvrir en franchise 300 magasins « Maison de la Literie », en Chine, dans les trois ans qui viennent.
Le secret de Pierre Elmalek ? Considérer que le lit où nous passons près du tiers de notre vie, doit être, de plus en plus, au service du bien-être et de la santé des personnes. Une façon de rejoindre la définition même que donne l’OMS de la santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Que Bruno Le Maire, notre cher ministre de l’économie, des Finances et de la Relance, se rassure : de là à demander à l’assurance maladie de rembourser le renouvellement de notre literie, il n’y a qu’un pas qu’en bon libéral, et fier de l’être, Pierre Elmalek se gardera bien de franchir…
Michel Taube et Michel Scarbonchi
Photographie : Frédéric Lipzyc – www.live-photographe.com