Alors que la loi « sécurité globale » a été votée par le Parlement, la classe politique au lieu de faire sens, responsabilité et consensus, continue gaillardement de s’écharper. Partisans et opposants à l’article 24, guerroient, les premiers arguant que l’anonymat des forces de l’ordre doit être préservé, les seconds criant à l’entrave du droit d’informer. Le gouvernement vient de décider de créer une commission destinée à réécrire cet article contesté avant qu’il n’arrive au Sénat.
Soyons clair : l’Etat, garant de la sécurité et du maintien de l’ordre dans notre démocratie se doit de veiller à la protection de ses forces de sécurité et de leurs familles.
Donc oui au floutage des images les concernant. Pour ne pas avoir à disserter sur le floutage, il existait, peut-être, une solution, celle du port, par toutes nos forces sécuritaires, d’une cagoule comme en portent les membres du GIGN ou du RAID voir de nos forces spéciales.
Mais les risques de confusion avec les « black blocks » ou certains militants d’extrême-gauche déjà cagoulés seraient probablement trop grands….
Alors, si au lieu de la guerre civile oratoire, on choisissait une réflexion sensée !
Notre démocratie, à défaut d’adapter la loi à la diversité des situations, n’est-elle pas capable de s’en remettre à la compétence, l’expérience et la sagesse de quelques personnes à travers une commission indépendante permanente dédiée à ce problème ?
Pour être efficace, cette commission pourrait être composée de magistrats retraités (la compétence judiciaire), d’OPJ, policiers et gendarmes, également retraités (la compétence sécuritaire) et d’anciens journalistes reconnus (la compétence médiatique), nommés par tiers, pour cinq ans, par le Premier ministre et les deux présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale.
Cette Commission, à l’abri des débats politiciens, serait en charge, en cas de signalements graves, d’analyser des images défloutées de membres des forces de l’ordre aux comportements contestables et de saisir le ministère de l’Intérieur pour d’éventuelles sanctions ou les parquets pour d’éventuelles suites judiciaires.
Nos institutions sont en capacité de conjuguer la liberté des médias et la protection de l’anonymat de nos forces de sécurité dont le double rôle difficile, ingrat et dangereux, en ces temps de Covid19 et de terrorisme islamiste n’a pas échappé à la grande majorité de nos concitoyens.
Loïc le Noir de la Cochetière, Ancien Président de l’Imprimerie Nationale
Michel Scarbonchi, Ancien Député européen