L’équipe de campagne de Joe Biden Jr, nouveau président élu des États-Unis, a présenté hier son équipe de communication qui l’accompagnera pendant la période de transition jusqu’à son investiture le 20 janvier prochain et après son installation dans le fameux bureau ovale à la Maison-Blanche. Cette équipe est exclusivement féminine, ce qui a suscité l’enthousiasme, peut-être un peu prompt, de ceux qui veulent voir là un tournant significatif, la preuve que Joe Biden est prêt à tenir ses promesses et donner plus de voix aux femmes – il est vrai qu’elles ont largement contribué à son accession au poste de « Commander in Chief ». D’autres, dubitatifs, attendent la suite : des postes de communicantes c’est bien, de décideuses, c’est mieux.
Cependant, il est indéniable que la première mission de cette équipe de choc est de grande importance. Il s’agit de reconquérir la confiance des Américains, rudement éprouvée ces quatre dernières années par Trump, chef d’État de télé-réalité qui entretient ouvertement une relation conflictuelle avec… la réalité. Œuvrant assidument à en flouter les contours voire la distordre.
Jennifer Psaki, ancienne de l’administration Obama, a été nommée à la tête de cet important chantier. Nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche, elle commencera sans doute par renouer avec le rituel démocratique des conférences de presse, abandonné ces derniers mois.
Comme nous le confie Arnaud Benedetti, professeur associé de communication à la Sorbonne : « Il s’agira d’une communication formatée, contrôlée, qui satisfera sans aucun doute les canons du mainstream mais dont la performativité restera limitée pour les électrices et électeurs du trumpisme. Si l’Amérique est fracturée, en effet, elle l’est pour des raisons socio-culturelles qui viennent de loin et non, comme une paresse éditoriale bien-pensante le prétend, à cause de la com’ provocatrice du président sortant. »
Avec Kamala Harris comme vice-présidente et possible successeur de Joe Biden dans quatre ans, voire avant, les femmes aux États-Unis approchent de plus en plus du sommet de l’État. Sachant que les nouvelles tendances apparaissent souvent en premier outre-Atlantique, on peut se demander quand la France suivra le mouvement.
Michel Taube et Catherine Fuhg