Edito
08H37 - vendredi 11 décembre 2020

La prévention contre la Covid-19, c’est maintenant et c’est ici que ça se passe ! L’édito de Michel Taube

 

C’était en 2017… C’était le titre du programme santé d’un candidat à l’élection présidentielle : « La révolution de la prévention. » C’était aussi son Objectif 1 : « Aujourd’hui, les dépenses de notre système de santé sont focalisées sur le curatif, une fois que la maladie ou l’accident sont survenus. Demain, nous investirons davantage pour prévenir plutôt que guérir. » Malheureusement ce Aujourd’hui, c’est encore en 2020 avec la gestion de la crise du coronavirus ! Nous avons eu un Ségur de la Santé à l’été dernier ? Un Ségur de l’Hôpital, oui, mais point de Ségur de la Prévention ni de la médecine de ville et de campagne. Et les preuves sont innombrables.

Car cette promesse électorale, c’était avant… Et ce candidat, c’était Emmanuel Macron.  

Moins de deux ans après, le même homme, président de la République, déclarait solennellement dans sa Lettre ouverte aux Français du 14 janvier 2018 annonçant le Grand Débat consécutif à la crise des Gilets jaunes : nous allons « transformer avec vous les colères en solutions ».

A Opinion Internationale, dont la profession de foi est « S’informer pour s’engager », avec de nombreux partenaires du monde de la santé et de la société civile, avec demain des milliers de citoyens, nous avons décidé de prendre au mot le président de la République sur le dossier le plus chaud de l’année 2020 et des prochains mois malheureusement : la crise de la Covid-19.

Colère tout d’abord ! 

Colère d’un homme, comme des centaines de milliers de proches de victimes, dont l’épouse, « personne vulnérable » et pourtant si forte, est décédée de ce coronavirus en septembre dernier sans qu’elle ait jamais été directement alertée par le meilleur système de santé au monde. 

Colère de ces soignants épuisés et exposés au danger.

Colère de ces premiers de cordée qui « tous les matins se lèvent tôt car de là dépend tout leur sort » (merci Jacques Brel) et qui se retrouvent dans des transports en commun saturés où le respect des distances physiques est impossible et où le non-port du masque n’est jamais sanctionné.

Colère de ces chefs d’entreprise au bord de la faillite ou déjà contraints de baisser le rideau qui vivent la fermeture administrative de leurs établissements comme une injustice terrible devant des grands magasins bondés.

Colère de ces restaurateurs,

Les restaurants, emblèmes de l’art de vivre à la française, de cet art d’être Français comme aime à le dire Emmanuel Macron, qui, de Paris à Agen (la Marche des Sacrifiés y est annoncée) et partout en France, se rassembleront le 14 décembre à l’appel de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) et du Groupement National des Indépendants (GNI) pour dire leur exaspération. Leur mot d’ordre : « #Laissez-nous travailler ».

Colère de ces artistes, sportifs et amoureux de la culture et du sport empêchés d’exercer leur passion devant leur public.

Colère de ces millions de chômeurs et de précaires.

Colère de tous ces citoyens et acteurs économiques, culturels et sociaux pour qui les confinements et les couvre-feu à répétition sont autant de coups de canif à lame tranchante dans leur santé et dans la santé globale, physique et psychique de tout un pays.

 

Colères mais solutions !

Car les solutions existent.

Un dépistage cohérent et la vaccination sont les premières solutions. Mais les tests ne sont pas des « totems d’immunité », comme disait Olivier Véran hier. En effet, ni les tests ni les vaccins, qui sont pourtant indispensables, ne doivent nous faire baisser la garde ni renoncer à adopter les gestes de prévention.

Et les solutions que nous prônons tiennent en un mot, ce mot devenu tabou semble-t-il dans la macronie puisqu’il n’a presque jamais été prononcé par le président de la République dans ses adresses solennelles à la nation depuis sa déclaration de guerre au coronavirus du 16 mars 2020 : prévention !

Hier le premier ministre Jean Castex dans sa énième conférence de presse n’a pas parlé de prévention ! C’eut été pourtant utile car la prévention peut être encore une arme redoutable contre la Covid-19. 

Certes, de mois en mois, le système de santé français s’adapte à la crise : lorsque Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, annonçait hier que des visites à domicile des personnes vulnérables contaminées seront très prochainement mises en place avec l’Assurance Maladie et des équipes pluridisciplinaires de professionnels de santé de ville, on se dit trois choses :                1. « bravo ! ». 2. Quels efforts il a fallu déployer pour en arriver à cette mesure ! 3. Mais pourquoi ne pas agir à la racine en misant à fond sur la protection des personnes vulnérables AVANT qu’elles ne contractent le virus ! C’est cela la prévention ! 

Car la prévention, c’est tout d’abord du bon sens : une personne à risque peut, dès les premiers symptômes de détresse respiratoire, se retrouver en trois – quatre jours aux urgences de l’hôpital, en une semaine en réanimation. Nous sommes donc enclins à penser que ces visites Covid de médecins, d’infirmiers et autres professionnels de santé devraient être diligentées massivement et valorisées financièrement avant la contamination de ces personnes fragiles. 

Il faut des millions de visites Covid à domicile d’infirmiers (c’est leur quotidien de venir chez les Français), de médecins, de pharmaciens mobiles, de kinésithérapeutes et de professionnels de santé (pourquoi pas des étudiants en médecine et professions médicales) ! 

Vu la crise et ses effets collatéraux désastreux, ces visites devraient être par les temps qui courent les actes médicaux les mieux payés de France : si cent visites à domicile évitent les centaines de milliers d’euros que coûtent la réanimation et la convalescence d’une personne vulnérable frappée par la Covid, cela vaut son pesant d’euros ! 

La prévention, c’est aussi l’affaire de tous ou plus exactement d’un échange régulier entre les professionnels de santé et toutes les professions impactées par le coronavirus ! Nous sommes tous des préventeurs, comme disent nos amis Québécois. 

De l’école de nos chers enfants au domicile de nos chers aînés, dans son entreprise, son administration, son association, dans les transports, chez son vétérinaire (qui connaît souvent mieux les coronavirus et est rompu à la santé collective), en pratiquant du sport et avec une alimentation saine, c’est au plus près des réalités locales qu’il faut agir avec mille et une mesures de prévention pour faire chuter les courbes d’hospitalisation. Alors la vie reprendra son cours. C’est cela « vivre avec le virus ».

C’est pourquoi, sans attendre que l’Etat, si rigide, si mammouthien, si vertical, ne fasse sa révolution dans sa gouvernance sanitaire, nous avons décidé, nous citoyens et acteurs de santé et de la société civile, de lancer une grande campagne pour mettre la prévention et ses acteurs au centre de la lutte contre la Covid ! 

La prévention, à la fois une doctrine de santé publique et guide des bonnes pratiques d’hygiène et de prudence, est notre avenir.

 

Je signe la pétition « Contre la Covid-19, misons sur la prévention ! »

Acte 1 : nous vous invitons, avec tous nos partenaires et bientôt de nombreux autres, à signer et à relayer massivement la pétition « Misons sur la prévention ! » adressée au président de la République. 

Un geste pour dire en signant : mieux nous préviendrons, moins nous confinerons ! 

La pétition n’est qu’une étincelle. Dès janvier 2021, forts de nos milliers de signatures, la campagne « Ensemble Prévention Covid » proposera mille et un conseils de prévention Covid et mettra en avant les bonnes pratiques de prévention contre les pandémies partout dans le monde. Nous proposerons un autre discours dans l’espace public, politique et médiatique, littéralement confisqué par les chiffres, les images et les mandarins de la réanimation hospitalière. Nous plaiderons enfin inlassablement pour renverser le système de santé en mettant la prévention et ses acteurs, demain nos champions !, au cœur de la politique de santé publique. 

Formons le vœu et l’engagement que cette crise terrible aboutisse à cette révolution de la prévention promise en 2017. Ensemble, Monsieur le président de la République, nous allons la faire cette révolution ! 

Hier la Prévention routière contribua à baisser la mortalité sur les routes françaises. Aujourd’hui c’est l’heure d’ « Ensemble Prévention Covid » ! 

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Directeur de la publication