C’était le monde d’avant, ça l’est encore un peu et vivement la sortie de la crise pandémique pour retraverser la planète librement… En attendant, fêtes de fin d’année obligent, rêvons un peu…
« I’m in the high-fidelity first class traveling set, and I think I need a lear jet », chantait le célèbre groupe anglais Pink Floyd en 1973 dans son tube planétaire « Money ». Car voyager en première classe dans un avion est un de ces symboles de la réussite, voire du luxe. Contrairement au train, ne pensez pas réserver en ligne deux mois avant le départ pour espérer obtenir une première classe au prix de la seconde.
Là, on serait plutôt sur du 10.000 € pour un aller-retour Paris-Tokyo avec Air France (moins de 600 € en classe économique), voire 17.500 € pour un aller simple entre Abu Dhabi et Londres. Pour certains voyageurs, c’est la routine. Tant pis pour eux, car ils n’apprécient peut-être plus ce niveau de confort et cette qualité de service exceptionnels pour le commun des mortels. Ce serait un peu comme manger du caviar et du foie-gras tous les jours. Le luxe, qui est toujours ce qui semble inabordable ou inaccessible, en deviendrait presque un jambon beurre ou un MacDo. Presque !
Au prix de la première classe en avion, on se dit qu’il serait trop dommage de dormir durant tout le voyage. C’est un peu comme dans un hôtel de prestige, un palace hors catégorie : trop cher et trop beau pour n’en profiter que le temps de s’endormir et au réveil. Pourtant, même sur un trajet de jour comme un Paris-New York, ne pas savourer le vrai lit dans espace individuel, que seule offre la première classe, serait bien dommage, en tout cas source de regrets. En long courrier, vers le Pacifique ou les antipodes, une partie de voyage se déroule nécessairement dans les bras de Morphée. Autant donc qu’ils soient accueillants. Et quel plaisir de s’endormir, rêver et se réveiller dans les nuages, sans avoir de vis-à-vis. Cette impression de petit chez soit volant, seule la première classe peut la procurer, hormis bien sûr les jets privés.
Certaines compagnies asiatiques et du Golfe Persique ont la réputation de proposer un confort hors normes mais bien réel. Air France, n’est pas en reste, sans toutefois atteindre le même niveau de luxe. Certes, la qualité du lit n’est pas le seul critère important, Air France en particulier s’efforçant d’offrir une gastronomie à la hauteur du pays qu’elle représente, mais le lit est bien un élément prépondérant que le client sait apprécier à sa juste valeur.
Une cabine individuelle de première classe rappelle celles des plus luxueux paquebots de croisière. La sensation exquise de se glisser en toute intimité dans un vrai lit, avec de vrais draps, à plus de 8000 mètres au-dessus du plancher des vaches, à une vitesse d’environ 1000 km/h, est exquise. L’expérience n’est pas la portée de toutes les bourses, mais infiniment plus accessible qu’un vol orbital. Cette saga du lit, décontractée et dominicale, a aussi vocation de faire rêver et s’évader. Mais en première classe !
Alors, rêvons de nous envoyer en l’air à 10.000 pieds d’altitude dans un super lit ! Le pied, quoi !
Raymond Taube