Enfin les fêtes de fin d’année ! En ces temps de pandémie du Covid et de crise économique, de fatigue et de déprime, il était temps que les cœurs et les corps puissent se reposer. Et se retrouver en familles.
Ayons bien sûr une pensée pour celles et ceux qui, par nécessité, passeront Noël au lit. Les malades, et pas seulement ceux du Covid, les résidents en Ehpad aussi, n’ont pas fait ce choix. Il s’impose à eux et il nous appartient, que nous soyons leurs proches ou à leur chevet en qualité de professionnels, de leur apporter un peu de cette magie de Noël, si factice et éphémère soit-elle.
Cette année, surtout dans les foyers empêchés de se réunir nombreux, le lit risque fort d’être notre meilleur compagnon de Noël et de Nouvel An. Il est d’ailleurs fort à parier que les audiences TV seront supérieures aux années précédentes.
Noël 2020 au lit, cela voudra aussi dire qu’on s’y retrouvera (au lit) souvent plus vite que les autres années. Covid (et recommandations gouvernementales) oblige, le réveillon en petit comité risque d’être écourté, a fortiori si ledit comité se résume à son couple ou à sa propre personne. La sphère privée (famille et amis) étant, nous dit-on, le premier foyer de contamination, certains préféreront renoncer à réveillonner, du moins à inviter leurs proches ou à répondre à une invitation. On entend ça et là quelques personnes autorisées, membres du gouvernement ou de son staff de conseillers scientifiques, évoquer le port du masque lors des réunions familiales. « Mince, je me suis mis du Champagne partout, car j’ai oublié d’enlever mon masque avant de boire ! ». Bon, ce n’était que du Champagne. Avec le chapon, c’eut été plus gênant.
Finalement, ne vaut-il pas mieux se mettre au lit à 22h (au plus tard), ce 24 décembre, par exemple devant un bêtisier de la télé sur la télé, ou avec un bon livre, genre le Goncourt 2020 (« L’anomalie », d’Hervé Le Tellier) qu’on a retrouvé sous son sapin en plastique recyclé. Non, finalement, le Goncourt, c’est bien connu, est un livre qu’on offre, massivement même, mais qu’on ne lit pas ! Plutôt alors « Le Noël d’Hercule Poirot », d’Agatha Christie, ou « Pas de Noël cette année », un thriller de John Grisham. Là, on serait plutôt dans l’actualité, car ce Noël et cette année ont un petit arrière-goût de thriller, dont l’épilogue reste à écrire.
Noël au lit, donc, dès le 24 décembre. Et le lendemain, ce sera grasse matinée pour tout le monde (avec un petit Alka-seltzer pour faire passer la bûche double crème au beurre). On s’en délectera au point de ne plus vouloir le quitter, son lit, surtout s’il est lui-même le cadeau qu’on s’est offert.
Nous avons demandé conseil au partenaire de notre Saga du lit, le groupe Maison de la Literie : quel lit le père Noël pourrait mettre dans sa hotte, si nous avons été très gentils, extrêmement gentils durant toute cette année horribilis ? « Par exemple un Vispring Signatory » nous a-t-il répondu. 15.000 euros, rien que pour le matelas !
De quoi nous inciter à rester au lit jusqu’à Noël prochain !
Rêvons d’un bon lit douillet, nous pourrons plutôt pour un lit à clous, comme les fakirs ! D’ailleurs, nous vous avons concocté un petit article pour vous le conter… Un piquant conte de Noël, à n’en point douter !
Michel Taube