Edito
11H28 - lundi 28 décembre 2020

Mais non, voyons, 2020 aura été une belle année ! L’édito de Michel Taube

 

Année 2020, année horribilis. Et pour entrer dans l’année 2021, qui dit mieux… qu’un bon confinement ! Espérons qu’en décembre 2021 on ne regrettera pas le bon temps de l’année 2020. Car finalement, en France ou dans le monde, nous avons vécu quelques bons moments, certes éclipsés par les moins bons, le Covid et l’islamisme en particulier. Nous en avons pris quelques-uns, en vrac et sans ordre de préférence.

 

L’Écosse est le premier pays à adopter la gratuité des protections périodiques pour toutes les femmes.

C’est peut-être l’événement de l’année : un acte concret qui change la vie de millions de femmes et qui porte l’espoir d’une reconnaissance pleine et entière de la condition féminine. Alors que le vagin et le clitoris ont été (et sont encore dans trop de régions du monde) des tabous littéraires, le corps des femmes dans sa globalité est enfin pris en compte par les législations d’Etats aux héritages machistes. L’Ecosse, avant de voter son adhésion à Union Européenne en 2021 ou 2022, fait office d’avant-gardiste en adoptant la gratuité des protections périodiques pour toutes les femmes.

 

Victoire de Joe Biden

C’est ce qu’on dit presque partout, surtout en France, où l’ami Joe aurait sans doute été élu avec 80 % des voix. Les Américains ont finalement été bien plus partagés. Après tout, Donald a boosté l’économie américaine comme jamais… jusqu’au grain de sable nommé Covid. Et sur le plan international, il a tenu tête aux Chinois, à Huawei en particulier et aux Ayatollahs iraniens. Son coup de maître : le rapprochement de quelques pays arabes avec Israël. Autant de victoires que son successeur se fera fort d’entretenir, c’est notre pari. Biden Président : nous sommes donc super contents. Est-ce la fin de America first ? Qui peut vraiment être si naïf ? Ceux qui veulent l’être, assurément !

 

« Black Lives Matter »

En France, hormis une poignée de fachos pathologiques, il ne viendrait à personne de considérer que la vie d’un noir ne compte pas. Le racisme existe et l’ascenseur social est en panne, mais contrairement à ce que veulent faire croire les indigénistes et islamogauchistes qui ont surfé sur la vague du « Black Lives Matter », il n’est pas endémique… sauf chez eux, peut-être ! 

 

Allongement du congé paternité en France

Si l’Ecosse prend les devants en matière sociétale, en France, on montre qu’on sait aussi prendre des mesures audacieuses. Il ne s’agissait pas tant de remédier à cette terrible discrimination anti-masculine, mais de favoriser la création des liens entre l’enfant et son père durant ce moment si exceptionnel de sa vie. De leur vie. Les mesures les plus utiles ne sont pas toujours les plus spectaculaires, et celle-ci mérite d’être saluée.



L’agriculteur Paul François gagne définitivement son procès contre Monsanto en France

Puisse ce combat faire jurisprudence et influencer le législateur. L’appât du gain ne peut aller jusqu’à légitimer l’empoisonnement. Mais après tout, les multinationales et les entreprises en général n’agissent que dans les limites fixées par le politique, donc par le peuple, en démocratie. En théorie, du moins. Les amendements de textes européens rédigés par Monsanto et son armée de lobbyistes peuvent faire douter de la capacité et de la volonté des politiques d’assumer leur mission au bénéficie de l’intérêt collectif. On a vu la même chose avec la fiscalité pratiquée par l’Irlande au bénéfice des GAFAM. Une fois n’est pas coutume, bravo la justice !

 

La prise de conscience de la gravité de l’islamisme par le Président

Certains faits dramatiques, comme la décapitation de Samuel Paty, le harcèlement de Mila (30.000 messages !), jusqu’au passage à tabac d’un jeune homme, fils de policiers, pour avoir fêté Noël alors qu’il est musulman, ont-ils ouvert les yeux d’Emmanuel Macron quant à la profondeur de la scission entre une partie significative de la communauté musulmane, et la communauté nationale ? Puisse la détermination du chef de l’État rester intacte en 2021 pour que la peur, enfin, change de camps.

 

Le confinement a aussi eu des effets bénéfiques pour l’environnement

Il est évident que mettre l’économie mondiale en veille pendant quelques mois et réduire fortement les déplacements, notamment aériens, ne peut qu’avoir des effets bénéfiques sur la pollution et les émissions de CO2. Durant le premier confinement, le plus radical, on a aussi pu apprécier le silence apaisant (ou angoissant ?) des villes. 

Mais ces bouleversements n’ont eu, pour le moment, gère d’effet sur le réchauffement climatique, ce qui s’explique par l’inertie du phénomène. En ce sens, le confinement devrait nous éclairer sur le fait qu’on ne sauvera pas la planète en supprimant les voitures et les avions, que la transition énergétique et plus largement écologique s’inscrit dans le long terme, la vraie urgence étant désormais de se préparer à l’inéluctable. Mais ce n’est certainement pas avec les Verts français qu’on y arrivera !

 

Le programme alimentaire mondial a remporté le prix Nobel de la paix

On sait que le prix Nobel de la paix n’a pas toujours été attribué au plus méritant. Le lauréat Barack Obama s’était d’ailleurs étonné de l’avoir reçu au début de son mandat, sans avoir rien fait qui puisse le mériter. C’est une distinction politique, pas toujours neutre. L’attribuer au Programme alimentaire mondial rassure sur l’utilité d’une institution onusienne. D’autres, comme l’OMS, auront moins brillé durant cette année 2020 ! Mais se réjouir de l’efficacité d’un pompier met le doigt sur la gravité du feu. Pour qu’un milliard de terriers meurent de la surbouffe, combien de milliards doivent souffrir de famine ou de malnutrition ?

 

Le pangolin est retiré de la pharmacopée traditionnelle chinoise, c’est officiel (mieux vaut tard que jamais)

De la pharmacopée, mais hélas pas encore des tables gastronomiques, car montrer sa réussite et sa richesse conduit parfois à partager avec ses convives les plats les plus insolites, rares, et donc chers. Dans la région de Wuhan en particulier, là d’où est parti notre fameux coronavirus, on trouve sur certains marchés des animaux protégés, qui ne devraient pas finir dans une assiette. Mais en Chine, on organise aussi chaque année, à Yulin, le festival de la viande chien, où des milliers de meilleurs amis de l’homme sont massacrés dans des conditions extrêmement sordides. La tradition, paraît-il… Comme la tauromachie, la chasse à courre ou à la glue, les combats de coqs, la « ferme » des 1000 vaches, les abattoirs industriels… Ah, c’est chez nous ça ?

 

Les artistes confinés en action

De nombreux artistes, notamment des comédiens, des comiques et des musiciens n’ont pas renoncé à se donner en spectacle durant les deux premiers confinements (ils s’échauffent sans doute déjà pour le troisième). L’épisode le plus spectaculaire fut le « One World : Together At Home », un concert « distanciel » (quel vilain mot) organisé par Lady Gaga, qui permit de récolter 150 millions de dollars au bénéfice d’organisations luttant contre le Covid. Annie Lennox, Elton John, Billie Eilish, Jennifer Lopez, Céline Dion, Stevie Wonder, notre Christine and the Queens ont donné de la voix, avec une mention spéciale pour les Rolling Stones, où chaque membre du groupe dans son coin, ont réussi une étonnante prestation. À quand la prochaine tournée ? 

Mention spéciale aussi pour Paul McCartney, non pas tellement pour sa prestation certes très honorable lors de ce show, mais pour avoir profité du confinement pour nous livrer un superbe album, McCartney III, paru juste avant Noël. Chapô l’artiste !

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication