Edito
09H37 - mardi 5 janvier 2021

Vous avez dit « autorité de l’État » ? L’édito de Michel Taube

 

Tout comme Olivier Véran se vante de sa mirifique gestion de la crise sanitaire, son confrère de l’Intérieur fanfaronne, par préfet interposé, sur le nombre d’amendes dressées après la rave party bretonne du Nouvel An, qui a réuni 2500 teufeurs pendant 36 heures.

Comment cela ? Empêcher des jeunes, déjà meurtris dans leur âme et dans leur chair par le couvre-feu, de créer un cluster et de contaminer des dizaines voire des centaines de personnes, avec des drames et des morts à la clé, quel scandale ! Et pourquoi pas, tant qu’on y est, empêcher des milliers de curieux de s’agglutiner dans un centre commercial pour voir « en vrai » la nouvelle Miss France ?

Cet épisode mit en lumière, une nouvelle fois, la faillite de l’autorité de l’État. Elle est aussi porteuse de lourdes inquiétudes quant à sa capacité à nous protéger contre des ennemis autrement plus meurtriers qu’une bande de fêtards, de teufeurs comme il se dit. Le sentiment d’impunité est total. Ces teufeurs savent qu’ils ne risquent quasiment rien (seul l’organisateur présumé a été placé en détention très provisoire, histoire de marquer le coup !), tout comme les casseurs constitués en black blocks, les trafiquants de drogues, les délinquants des cités qui accueillent les pompiers venus sauver des vies à coups de pierre, les islamistes qui véhiculent la haine de la France, intimident et terrorisent les « mauvais musulmans » quand ils ne lancent pas de véritables fatwas à leur encontre. La justice a évidemment une lourde responsabilité dans cette déroute, car la sanction a perdu sa vertu dissuasive. Nous l’avons déjà souligné et aurons, malheureusement, d’autres occasions de le faire.

Dès qu’il y a un risque, le pouvoir se couche. Face à des blacks blocks, la police se montre efficace à trois contre un. Sinon, elle laisse faire. Ce qu’elle sait faire, c’est verbaliser des automobilistes sur le périphérique parisien le 31 décembre, devant les caméras de télévision. Arrêter une rave party semble être au-dessus de ses capacités. Tous les arguments ont été entendus : le groupe électrogène des teufeurs, le risque qu’ils se répandent sur la route adjacente, le risque qu’il y ait des blessés. Il y avait pourtant des délinquants caractérisés parmi ces jeunes : trois gendarmes blessés et une voiture de gendarmerie brûlée, c’est une manière de faire la fête ? C’est surtout un signe donné aux forces de l’ordre, qui l’ont fort bien entendu : n’approchez pas !

Avant-hier, à Aulnay-sous-Bois, une bande de gentils jeunes des cités, victimes de discriminations et donc innocents par principe, a tenté de lyncher deux motards de la police. En France, un policier doit-il être mort pour être autorisé à utiliser son arme ? La seule violence qui émeut la bienpensance, c’est la violence policière, la seule qui soit pourtant légitime, la seule qui soit indispensable à la sauvegarde de l’État de droit. Si la France devait aujourd’hui affronter une autre guerre que celle de la Covid, une vraie guerre, nous serions tous en grand danger. Cette guerre, on l’entrevoit pourtant. L’islam radical nous l’a déclaré, et la reddition est déjà entamée : on ne combattra ni le séparatisme ni l’islamisme, mais on renforcera les valeurs de la République… en négociant avec les Frères musulmans, ceux qui veulent abattre cette république. Tel est le programme en préparation…

On ne peut s’empêcher de voir dans cette politique une stratégie électorale d’Emmanuel Macron. Son seul espoir d’être réélu l’an prochain (nous y sommes presque !) est d’affronter au second tour un candidat extrémiste, comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. La gauche républicaine ne peut que servir de force d’appoint à l’extrême gauche, EELV compris. La droite, plus crédible, est divisée et incapable pour le moment de se choisir un leader. L’incapacité de l’État à assurer la sécurité des Français nourrit l’extrême droite. La crise sociale qui suivra la crise sanitaire sert les intérêts de toutes les extrêmes. 

Sur les ruines d’un État délégitimé, espérons que l’héritage d’Emmanuel Macron ne soit pas un Le Pen-Mélenchon au second tour de la prochaine présidentielle !

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication

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