Billet de Catherine Fuhg
13H22 - mercredi 6 janvier 2021

2021, pour le meilleur. La chronique de Catherine Fuhg

 

Lorsque, à la dérive, on a perdu la boussole, qu’on ne se voue à aucun saint, depuis une éternité, parce que la sainteté, ma foi, est une valeur surannée, en ces temps de laïcité, qu’il ne nous reste donc qu’à naviguer en aveugle, dans le noir d’encre de notre angoisse… amis de la poésie bonsoir… Inutile de prétendre que tout va s’arranger. Que, pour arriver à bon port, il suffit de le vouloir et d’y croire assez fort. En s’imaginant voguer sous un soleil clément, sur un catamaran altier prenant le vent par derrière ou par devant, comme il préfère… mais je m’égare, vous m’excuserez, c’est le noir d’encre, vous comprenez.

Rien dans la vie ne se passe comme dans les tutoriels de développement personnel, les Disney des parents. Contrairement à la pensée qui rapporte gros aux coachs et gourous du bien-être, namasté – pardon, ça m’a échappé –, se rêver dans un palace, baignant dans du lait d’ânesse, ou brassant des millions d’euros dans la Casa de papel, ne repousse pas les murs de notre malheureux deux-pièces ni ne soigne notre acné.

Alors, 2021, on aborde ou on saborde ? 

Dans le désespoir où me plonge cette réflexion nautique, je me tourne vers les étoiles. J’apprends qu’il y a du Jupiter en cette année nouvelle, et aussi de l’Uranus. Que placée sous le sceau du buffle de métal, les mots pour y progresser seront : « discipline, réalisme, prudence et persévérance ». Pas franchement olé olé, comme perspective, vous avouerez. Aussi, parce que vous insistez – mais si  –, je vous présente ma vision de 2021. 

Après une année 2020 qui a passé son temps à casser notre élan, de confinement en confinement, nous piaffons d’impatience comme des étalons dans leur stalle avant une course à Longchamp. Ainsi, lorsque nos portes s’ouvriront, nous bondirons avec passion vers tous les impossibles, comme nous les appelions avant, autrefois, il y a encore un an. Autrefois, mais plus maintenant. Parce que, dans le box 2020, nous avons perdu nos œillères, contrairement aux chevaux. Nous avons eu le temps de nous languir des plaisirs brusquement interdits et aussi de regretter ceux que, par conformisme, paresse ou timidité, nous ne nous étions pas permis. Nous avons revu les obstacles, réels ou fantasmés, que nous n’avons même pas essayé de surmonter. Les restrictions imposées, les libertés entravées, par nous-mêmes à nous-mêmes. Et les victoires auxquelles nous avons renoncé sans y être forcés.

Nous avons compris qu’en vie il n’y a pas d’assurance. Que contre certains aléas, même les contrats en béton ne nous armeront pas. Qu’il vaut mieux se réjouir trop vite que pas du tout. Que les chances, toutes les chances, même de bonheurs fugaces, sont à chérir et à saisir. Qu’ignorant les plans du destin, les tours, parfois vicieux, qu’en sa toute-puissance il réserve aux humains, il est vain d’espérer pouvoir s’y préparer, de s’économiser. Et donc qu’il faut cesser de ne tremper dans la vie que le bout d’un peton.  

Bridés depuis des lustres, par nos petites lâchetés, nous nous jetterons à l’eau enfin. Elle nous attend depuis longtemps. Bonne et revigorante pour celui qui s’y risque. En 2021, nous affluerons dans nos rues, comme le sang dans nos veines, et les ramènerons à la vie. Nous serons imprudents, insensés, audacieux. Nous oserons rêver, jouir et entreprendre.

L’année 2021 sera un feu d’artifice de saveurs et d’innovations. Un bouquet de couleurs, de lumière et d’amour… 

 

Catherine Fuhg

 

 

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