Son compte twitter est donc définitivement fermé. Mais la question fondamentale, essentielle sur laquelle les historiens (et les psychiatres) pourront se pencher dans les années à venir, est la suivante : est-ce du fond de son lit que Donald Trump a gouverné l’Amérique et le monde pendant quatre ans en tweetant jusqu’à l’ivresse… et la censure.
Le secret de cette présidence et du parcours personnel de ce Caligula hors norme est-il dans son lit ?
Donald au lit, ce fut là qu’il passa une bonne partie de son mandat de chef du monde libre, à tweeter frénétiquement devant la télévision, en mangeant de quadruples cheeseburgers.
Trump déteste Twitter (il n’a d’ailleurs pas tout à fait tort) mais il n’a pu se passer de tweeter, même en dormant. Mais Trump sans Tweeter, c’est un burger sans ketchup ou un cheeseburger sans fromage. C’est pourquoi la suppression défintive hier de son jouet numérique préféré sonne le premier glas de sa présidence. Exit Donald, dix jours avant l’heure !
Donald au lit, c’est des rêves de grandeur, même si président des États-Unis comme premier mandat politique, c’est pas mal sur un C.V. D’ailleurs, ça a rendu fous ses adversaires. Ils ne le lui pardonneront pas, d’autant plus qu’en quatre ans, l’odieux personnage a défendu son pays, amélioré le pouvoir d’achat, celui des Noirs en particulier, maté les Chinois et les Iraniens. Mais il a méprisé le coronavirus…
Donald au lit, ce sont désormais des cauchemars, car les démocrates, poussés par l’aile gauche et même gauchisante du parti, se sont jurés d’avoir sa peau. Son rôle ambigu dans la « prise du Capitole » par une poignée de fachos fut un grotesque faux, un effet de trop, pas qui peut lui coûter cher, même si les accusations de coup d’État ne le sont pas moins. Donald bientôt à Guantanamo ? Les lits y sont moins confortables…
Donald au lit, c’est l’empereur de la galipette, mais par forcément avec son épouse (ils font d’ailleurs chambre à part), si on se réfère à sa réputation de Don Juan, altesse de la séduction délicate, subtile et raffinée… Le propriétaire du concours de Miss Monde avait de quoi nourrir ses « nuits de rêve ».
Donald au lit, ce sera désormais hors de la Maison-Blanche. Il pensait que son futur lit serait un trampoline qui lui permettrait de rebondir et de s’envoler vers de nouveaux horizons politiques. Il risque de s’écraser à côté de l’objectif. Il s’est peut-être déjà craché.
Mais Donald au lit, c’est déjà des nuits blanches à fomenter la revanche, la vengeance. La majorité des Républicains, qui ne sont pas des fachos, mais qui préparent déjà les élections de mid-term dans deux ans à la Chambre des Représentants, auront certainement besoin de Trump et ou d’un de ses héritiers pour être réélus.
Donald au lit, cela devrait aussi être le temps de la réflexion (là, on en demande peut-être un peu beaucoup) et de l’apaisement (pour ceux qui croient au père Noël). Le boulot de président est harassant, surtout quand on consacre beaucoup de temps à soigner son swing sur les terrains de golf. On dit que la nuit porte conseil.
Dors, cher Donald, le roi déchu. Peut-être pourras-tu dormir enfin sur tes deux oreilles.
Demain, le monde ne sera plus à l’affût de ta descente de lit et des tweets. Exit Donald !
Michel Taube