Edito
13H04 - mardi 19 janvier 2021

La vraie facture Covid. L’édito de Michel Taube

 

Demain mercredi 20 janvier, le Premier ministre Jean Castex recevra les acteurs de la montagne pour leur confirmer que selon ses experts du Conseil scientifique et du la Haute Autorité de Santé, la prévention, c’est le confinement ! Mais comme il ne se laisse pas dicter sa politique par les blouses blanches, il privilégie le couvre-feu (avec des ruées vers les magasins et les transports en fin d’après-midi) et le sacrifice de secteurs entiers. Mais non, mais non, ils ne sont pas sacrifiés, puisque le Grand chef a dit « quoi qu’il en coûte ». Il n’y aura donc pas de faillites dans les stations de sport d’hiver, les salles de sport, les restaurants et les cafés, les théâtres, les cinémas, le transport aérien, le tourisme… 

Selon Nice-Matin, Eurostar pourrait déposer son bilan au printemps. Quoi ? Une « grosse boîte » en difficulté ? « Fake News », aurait twitté le sale gosse de la Maison-Blanche, si on ne lui avait coupé son sifflet préféré. L’État paiera donc tout ! Mais sur le terrain, ce n’est pas ce que l’on constate, et la planche à billets commence à approcher la saturation, plus que les services de réanimation. L’effondrement de la monnaie nous guette, et avec lui, celui de l’économie. Les chômeurs, miséreux, dépressifs et suicidés n’encombrent pas les salles de réanimation. Tout va donc bien !

Combien de fois faudra-t-il répéter à messieurs Macron, Castex et Véran que dans les restaurants des entreprises, administrations et mêmes hôpitaux, les protocoles sanitaires sont moins stricts que ceux proposés par la restauration traditionnelle, et pas toujours respectés ? Dans quelle langue faut-il expliquer à Roselyne Bachelot, inutile ministre de la Culture, que là aussi, des protocoles sanitaires (les a-t-elle seulement lus ?) permettent l’ouverture des lieux culturels avec un risque sanitaire infiniment moindre que dans les transports en commun, les grandes surfaces ou les sorties de Miss France ? A-t-elle-même été informée de l’expérience menée en Espagne : un concert, avec des spectateurs testés en amont et en aval, qui dansaient presque collés les aux autres, mais tous masqués. Résultat : zéro contamination !

Ces ministres et scientifiques qui les conseillent auraient peur des juges, entend-on souvent. Leur attitude rappelle en tout cas celle du juge d’instruction dans la triste affaire d’Outreau : en refusant d’examiner les pièces à décharge, il a envoyé des innocents en prison, l’un d’eux s’étant même suicidé. Aujourd’hui, le gouvernement n’examine que les pièces à charge, une en particulier : le taux d’occupation des services de réanimation, sur la base de surcroît de statistiques de Santé Publique France sur lesquelles les révélations de Nice-Matin, encore, pourraient jeter un sérieux trouble.

 

Hospitalisation pour Covid : des chiffres pas si fiables !

En effet, le quotidien niçois révèle que dans les Alpes maritimes, Santé Publique France comptabilise 2,5 fois plus de patients Covid qu’il y en aurait dans les hôpitaux. Selon nos sources, cette curiosité n’est pas une salade purement niçoise, d’autres régions étant concernés. Ainsi, un patient hospitalisé pour une appendicite serait comptabilisé comme patient Covid, dès lors qu’il est positif, même asymptomatique ! Par ailleurs les bases ne sont pas mises à jour après traitement, même si le patient n’est plus malade ni contagieux. Cerise sur le gâteau, les patients entrants à l’hôpital avec une suspicion de Covid, mais testés négatifs, alimenteraient également les statistiques Covid. 

S’agit-il d’une nouvelle démonstration de l’incurie de notre administration sanitaire ou d’une manipulation des chiffres digne du gouvernement chinois pour justifier des restrictions sinon injustifiables, du moins inéquitables ? L’explication ne serait-elle pas plus… mercantile, un comble s’agissant de l’hôpital public ? La positivité au Covid est un facteur de comorbidité permettant de gonfler la facture hospitalière. 

La moindre des choses serait que Santé Publique France effectue quelques contrôles des déclarations qui lui sont transmises. Il est néanmoins difficile d’imaginer que cette agence gouvernementale soit si naïve. Finalement, des chiffres de Covid surgonflés, cela peut arranger tout le monde. Monsieur le professeur Jérôme Salomon serait en tout cas bien inspiré d’éclairer notre lanterne.

 

Enfants, adolescents, femmes : les autres victimes ignorées… 

Outre la fracture sociale, particulièrement marquée chez les enfants, deux enfants sur cinq ont pris du poids depuis le début de la crise sanitaire, selon le syndicat national des pédiatres, la console de jeux ayant remplacé le sport. Ils sont aussi, tout comme les étudiants, de plus en plus nombreux à vivre sous antidépresseurs, accrochés à leurs écrans, où se déversent d’ailleurs insidieusement le vice et la pornographie light à la sauce Tic Toc. 

Violences sur mineurs, violences conjugales, pauvreté, dépressions, désespoir… Comme l’avait dit et répété Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de Santé, à Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV/RMC, l’obsession est de protéger les plus vulnérables (âgés de plus de 80 ans avec pathologie grave) pour ne pas saturer les services de réanimation. Le fait que les mesures anti-Covid puissent tuer à petit feu, peut-être plus que la Covid elle-même, et ceci dans toutes les classes d’âge, cela, les scientifiques de salon que sont majoritairement les conseillers du Prince ne veulent le voir. 

Conclusion : il ne faut pas prendre le moindre risque de reprise de l’épidémie, alors que les variants plus contagieux pourraient rapidement devenir dominants. Deux mètres de distanciation physique sont désormais préconisés. Dans le métro ? !

La situation est aujourd’hui meilleure en France que chez nos voisins, martèlent les ministres. Mais à quel prix et selon quels critères ? L’autocongratulation est la règle, et les propositions, même aussi constructives que celles que nous ne cessons de relayer dans le cadre de l’opération « Ensemble Prévention Covid », restent ignorées. Même la démocratie est bafouée avec des décisions prises en « Conseil de défense », décisions que son président, Emmanuel Macron, n’a même pas le courage d’assumer, lorsqu’il critique la stratégie vaccinale qu’il feint d’ignorer. 

Triste spectacle, en réalité ! Avec une facture telle que même Muriel Robin refuserait de la parodier tant elle devient salée…

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication