L’heure est grave et on ne pourra pas dire qu’on n’avait pas vu venir le tsunami ! Pourtant, les grandes messes du 20h de l’information de TF1 et de France 2 n’en ont pas parlé. Et pour tout dire, le sentiment domine que tout le monde fait l’autruche…
A quinze mois de l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen est donnée à 48% au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, selon le sondage Harris Interactive pour L’Opinion et CommStrat réalisé le 21 janvier dernier.
48% ! Soit déjà presque un Français sur deux parmi celles et ceux qui iraient voter aujourd’hui ! 32 points séparaient Emmanuel Macron de Marine Le Pen au second tour en 2017. 10 points d’écart en juin 2020 dans un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et CNews. 4 points d’écart, donc, en janvier 2021.
Combien en mai 2022 ?
Sauf sursaut et imprévus, qui pourraient bien entendu se produire dix mille fois d’ici mai 2022, la dynamique actuellement en marche commence à prendre des allures inexorables. Marine Le Pen engrange sans qu’elle ait besoin de trop en faire pour se rapprocher très bientôt du 50-50 face au chef de l’Etat voire le dépasser !
La leçon est terrible et sonne comme un constat d’échec cuisant de ce quinquennat : Emmanuel Macron n’est quasiment plus en position d’empêcher l’avènement de l’extrême droite au pouvoir en France. `
Le seul argument qui tenait le chef de l’Etat encore haut dans les sondages s’avère de moins en moins convaincant : « Macron serait le seul à pouvoir battre Le Pen ». Les Français croient-ils encore à cet argument somme toute bien faible ? Pour tout dire, dans la rue, dans les commerces encore ouverts, sur les réseaux sociaux, en consultant les nombreuses personnes de tous âges et de tous horizons qui nourrissent notre réflexion, nous peinons à trouver des Macroniens !
Si Macron peut perdre face à Le Pen, il doit se retirer…
Oui, Emmanuel Macron peut perdre face à Le Pen en 2022. Il est même peut-être le seul aujourd’hui, et demain, à cause des déceptions et de la colère qu’il cristallise sur sa personne, il est donc le seul probablement qui pourrait être battu par Marine Le Pen en 2022.
Face à elle, un autre candidat démocrate réussirait encore à rassembler les Français pour éviter l’aventure et la débâcle politique…
Ce sondage, première secousse avant tremblement de terre, devrait inciter les forces politiques à gauche et à droite à choisir au plus vite leur champion. Surtout au sein de la droite républicaine, largement en tête dans toutes les enquêtes d’opinion. Car les Français sont de droite, n’en déplaise au Chavez Mélenchon !
Il est temps qu’un anti-Macron sorte du bois et offre cette alternative démocrate sérieuse qui nous évitera de tomber dans les populismes. Un anti-Macron au sens d’une personne qui rassure, qui apaise, moins flamboyante mais plus efficace dans l’action, proche des territoires et profondément européenne, enfin et surtout attachée à ce triptyque magique : restaurer l’autorité de l’Etat et la laïcité, développer une politique sociale de réconciliation et de réparation de l’ascenseur social et, enfin, une politique libérale de relance de l’économie.
Qui donc ? Ce n’est pas être partisan que de prendre ses responsabilités et de peser, chacun à notre place, pour une clarification des candidatures. Sinon, ce qui se passera, c’est qu’Emmanuel Macron reconstruira un semblants de crédibilité à force de beaux discours et de flamboyante. Sinon, ce que nous aurons, c’est l’irruption d’un candidat populiste issu de la société civile qui pourrait tout balayer sur son passage vue la perte de crédibilité de notre personnel politique.
Ce candidat d’une droite sociale, républicaine et européenne, pourrait être Xavier Bertrand qui se détache dans les sondages. Il a « le profil » pour incarner cet anti-Macron à même de reconstruire d’ici mai 2022 cette digue républicaine en train de sauter.
Un candidat aussi qui, comme naguère le bien aimé Jacques Chirac, ne pactisera jamais avec le diable. Car le RN, c’est bien le diable, même s’il s’habille en Prada. Et nous y reviendrons dès demain.
A la droite donc de prendre ses responsabilités, mais aussi aux millions de déçus de la macronie dont nous sommes, de se mettre au plus vite en ordre de marche autour d’un candidat.
Ce sondage pose enfin une question : Emmanuel Macron ne devrait-il pas renoncer à briguer un second mandat pour qu’il nous évite le risque d’une victoire de Le Pen ? Et quelle humiliation si Macron l’emportait en mai 2022 sur un score serré qui rendrait la France tout aussi ingouvernable par ses soins. Une cohabitation inutile s’en suivrait comme nous l’écrivions récemment.
Emmanuel Macron devra donc se poser la question de conscience de son retrait : c’est son idée même de la France qui la lui pose !
Car la digue Macron (et la macronie avec elle) est bel et bien en train de sauter !
Michel Taube
Demain : Au secours, l’extrême-droite arrive ! L’édito de Michel Taube