Monsieur le Président,
Monsieur Olivier Véran, votre ministre de la Santé, a ordonné la fermeture des salles de sport depuis plusieurs mois au motif qu’elles sont des lieux à risque.
Cette décision n’est pas fondée et porte une atteinte très grave à tout un secteur d’activité. 4 600 clubs – 55 000 employés – 6 millions de pratiquants.
L’utilisation d’une enquête américaine de mars 2020, ne peut, ne doit pas être opposée continuellement de façon péremptoire aux salles de sport ; ce qui était vrai en mars aux États-Unis (aucun confinement, aucune mise en place de protocole sanitaire dans les villes de l’enquête) peut-il être vrai en janvier 2021 en France ?
Naturellement, non !
Des études sérieuses menées en Europe avec EuropeActive et UKActive montrent que le taux de contamination dans les clubs de sport est inférieur à 0,5 pour 100 000 visites.
Quelle image donnez-vous donc des salles de sport en nous mettant en haut de la liste, avec les restaurants et les bars, des établissements à maintenir fermés :
– auprès des adhérents, futurs adhérents et de l’opinion publique ?
– auprès des investisseurs et du secteur bancaire ?
Monsieur le Président, les clubs de fitness ne sont pas des lieux à risque.
Les raisons ?
– l’application de protocoles sanitaires stricts dans chaque club ;
– les pratiquants ont très majoritairement moins de 65 ans ;
– les pratiquants sont très rarement en situation de comorbidité ;
– enfin, les pratiquants, de par la pratique régulière du sport, ont un meilleur système de défense immunitaire.
Par conséquent, nous nous interrogeons et vous demandons d’où tenez-vous, Monsieur le Président, les données et statistiques incriminant les salles de sport ?
Votre ministre déléguée chargée des Sports, Madame Roxana Maracineanu, écrivait il y a quelques semaines : « L’activité physique et sportive est essentielle au bien-être et à la santé des Français, et d’autant plus dans cette période de crise sanitaire. Le Premier ministre l’a rappelé, la priorité est que les gens vivent. La reprise du sport est indispensable pour que la vie sociale reprenne. Je suis persuadée que pour nos concitoyens et quel que soit leur âge, l’envie de (re)faire sport va être la plus forte, en pratique libre ou encadrée par un club, dans une salle de sport, seul ou à plusieurs, pour retrouver la forme, se dépasser, se défouler, se ressourcer et refaire le plein d’énergie dans cette période si difficile à vivre pour le corps comme pour l’esprit. »
Les salles de sport doivent ouvrir pour garder leurs employés aujourd’hui démotivés et désabusés. Les salles de sport doivent ouvrir sous peine de voir la disparition totale de leurs fichiers clients. Les salles de sport doivent ouvrir pour gommer rapidement auprès des Français le mal-être physique et psychologique liés aux confinements.
Les salles de sport doivent ouvrir pour contribuer à la prévention d’autres épidémies.
Les salles de sport doivent ouvrir pour redonner un espoir aux propriétaires anéantis de voir toute leur vie professionnelle se désagréger jour après jour.
Jeudi 10 décembre dernier lors de son discours sur la procédure de déconfinement, votre Premier ministre, Monsieur Jean Castex, qui avait reçu la vidéo sur le parcours client dans un club, accompagnée d’un courrier du syndicat professionnel FranceActive-FNEAPL nous a répondu directement : « Je sais que ces mesures peuvent être mal ressenties parfois incomprises. Je veux vous en rappeler la logique. Il ne s’agit pas simplement de veiller à ce que les lieux où vous vous rendez ou que les activités que vous pratiquez soient dotées de protocoles sanitaires exigeants. En période de flambée épidémique, il faut passer à la vitesse supérieure et prendre des dispositions pour éviter le plus possible les flux, les rassemblements et les concentrations de populations. »
Monsieur le Président, nous comprenons cette logique de gestion de flux, mais n’oubliez pas une différence primordiale, le secteur des salles de sport, lutte à vos côtés contre la pandémie de la Covid-19 en maintenant la population en forme, en renforçant les défenses immunitaires des pratiquants, et en veillant ainsi à la sauvegarde essentielle de notre système de santé.
Le syndicat FranceActive-FNEAPL fait un travail difficile avec vos ministères depuis plusieurs mois sur les protocoles sanitaires, sur les compensations financières pour toutes ces TPE/PME et sur un plan de relance ambitieux de notre secteur d’activité.
Mais cela ne suffit plus, Monsieur le Président, les salles de sport de France sont à l’agonie.
Les compensations ne suffisent pas à faire survivre ce secteur. Il y a un écart énorme entre les annonces de compensations gouvernementales et la réalité sur le terrain.
Beaucoup d’entreprises ne perçoivent encore rien ou très peu.
Nous sommes loin du « quoiqu’il en coûte », Monsieur le Président.
Les Français sont à bout, nos anciens sont isolés, la jeunesse est déprimée, le personnel de santé est épuisé. Les secteurs des salles de sport, de la restauration, des bars, de l’hôtellerie, de l’événementiel, de la culture, des sports d’hiver, de l’aéronautique, de l’automobile, du tourisme et bien d’autres sont à genoux.
Notre survie et celle de nos entreprises dépendent maintenant uniquement du vaccin et de la rapidité de la campagne de vaccination. Des experts affirment que si l’on vaccine la population à risque et les professionnels de santé au plus vite, on a peu de risques ensuite de saturer les soins intensifs.
Nous vous en prions, Monsieur le Président, unissez tous les efforts de la nation pour réussir cette étape cruciale vers un retour à une vie plus normale.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le président de la République, l’assurance de notre haute considération.
Thierry Doll
Président du syndicat FranceActive-Fneapl
Pierre-Jacques DATCHARRY
Directeur de Publication du magazine professionnel Fitness Challenges