Joaillier d’exception, il a acquis son savoir-faire dans le quartier du vieux Paris, entre gare Saint-Lazare et place Vendôme. Mais le grain de passion, et de folie sans doute aussi, qui l’a hissé au sommet, il l’a hérité de sa mère, une femme à l’esprit fantasque qui a su l’inspirer et lui insuffler le courage d’aller au bout de lui-même.
Depuis ses débuts d’apprenti maquettiste en bijoux, qui regardait les « grands », eux déjà artisans, bavarder du métier dans la cour de son atelier, son nom a fait du chemin au-delà des frontières. Le grand, aujourd’hui, c’est lui. Il compte même parmi les plus grands joailliers de la planète. Il a su conquérir les stars de France et d’ailleurs par son originalité, l’effervescence de son talent, son exigence de qualité et la variété des styles qu’il défend à sa manière, unique, dans ses collections « rock, couture, branchée, chic ou intemporelle ». Aussi, pour ne rien gâcher, il maîtrise l’art de l’amitié, qu’il témoigne avec chaleur et spontanéité. Être proche des people et avoir pour clients, entre autres, Madonna, Sharon Stones, Adjani ou Delon, Pharrell Williams et Puff Daddy, ne l’a pas étourdi.
C’est donc en homme respectueux de son environnement humain – sa clientèle, ses employés –, qu’il considère le sommeil. Il ne part au travail que reposé, l’esprit dispos, parfois en fin de matinée, car il préfère rester le soir qu’infliger à autrui une humeur désagréable. Ainsi, soigne-t-il sa literie pour dormir tout son soûl, dans les meilleures conditions, et laisser du répit à son cerveau qui sinon tourne sans cesse à grande vitesse.
De plus, il l’a remarqué, depuis qu’il prête attention au confort de son couchage, il prend plus de plaisir à retrouver son lit. Il s’y engouffre en fin de journée, toujours accompagné de feuilles de papier et crayons, prêt à esquisser des projets, au fil de son inspiration, ou noter des idées – comme celle de sa Jules Verne, la bague qu’il a créée spécialement pour Madonna. Il lui arrive parfois même, comme pendant le confinement, de passer des dimanches après-midi au lit : « C’est mieux que le canapé ».
Finalement, pour Édouard Nahum, le lit est un lieu à la fois palpitant et réconfortant.
Catherine Fuhg