Mais à quoi sert la loi sensée raffermir les principes républicains (et nous sauver au passage de l’islam politique) si la société (par la voix institutionnelle du CNRS et le magma volcanique des réseaux sociaux) ferme les yeux sur la gangrène islamiste qui gagne notamment l’université ?
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, a donc osé évoquer « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène » les universités françaises. Elle n’a que trop de raisons d’être convaincue que sous couvert de recherche, l’obscurantisme et le séparatisme y progressent et prospèrent. La ministre a demandé une enquête au CNRS pour faire « un bilan de l’ensemble des recherches qui se déroulent dans notre pays », provoquant l’ire de la gauche et plus encore de la France prétendument insoumise, qui s’obstine à nier l’existence d’un courant dévoyé, raciste et séparatiste de l’islam.
La ministre s’est sans doute appuyée sur une tribune publiée par Le Monde en octobre 2020, dans laquelle une centaine d’universitaires, professeurs et chercheurs, de sensibilités diverses, et parmi les plus respectés comme Gilles Kepel et Marcel Gauchet, déploraient le silence de leurs pairs devant « l’avancée de l’islamisme et des idéologies indigénistes, racialistes et décoloniales ».
Le CNRS répond à la ministre que l’islamo-gauchiste, également dénoncé par Jean-Michel Blanquer, n’a « aucune réalité scientifique ». Quelle méprise ! Il est une réalité politique, celle de l’alliance objective entre l’islam politique et l’extrême gauche. Son étude relève bien des sciences politiques et le nier revient à mettre, une fois encore, la poussière sous le tapis.
Même Emmanuel Macron désavoue sa ministre en affirmant à l’issue du conseil des ministres son « attachement absolu à l’indépendance des enseignants et chercheurs ». François Bayrou, en mal d’existence politique, emboite le pas à la gauche : il faut s’occuper des étudiants pénalisés par la crise du Covid. Le reste, on verra plus tard. Pour l’anecdote, dans « Soumission », le romancier Michel Houellebecq en avait fait le Premier ministre du premier président islamiste français.
Universités : nid traditionnel des extrémismes
Les universités ont toujours été des nids à extrémistes. Les fachos du GUD (Groupe union défense), racistes, antisémites, qui à l’image de certains groupes identitaires, ne conçoivent de France et d’Europe que chrétiennes et blanches, avaient naguère fait leur nid à l’université Paris II Panthéon Assas. Si l’association fut dissoute en 2017, l’extrême droite dans son ensemble est loin de l’être. Tout comme sa prêtresse Marine Le Pen, l’extrême droite universitaire attend que le fruit tombe de lui-même. Un fruit si mûr qu’il en serait déjà pourri. Pourri pas l’islamisme, l’indigénisme et ses collabos d’extrême gauche, qui poussent inlassablement les Français dans les bras du Rassemblement national.
Aux côtés des salafistes, adeptes de l’intimidation agressive, les fréristes utilisent la « taqîya » : dissimulation, double discours, victimisation cultivée méthodiquement, entrisme… D’Égypte à l’Iran en passant par le Maghreb et la Turquie, ils ont réussi à voler leurs libertés aux peuples et aux femmes en particulier. Elles n’étaient plus voilées dans ces pays avant que les Frères musulmans ne tissent leur toile, en particulier à l’université. Avec la complicité de l’extrême gauche, ennemie des musulmans encore laïcs et républicains, puisqu’elle considère à tort que s’en prendre à l’islamisme revient à s’en prendre à l’islam et aux musulmans, les fréristes utilisent les mêmes méthodes qui leur ont permis de réislamiser le monde arabo-musulman.
L’université est un terrain de conquête privilégié, puisqu’elle forme les futures élites. L’entrisme de demain au sommet de l’État passe par l’université et les grandes écoles, Sc. Po étant naturellement en première ligne.
La Cour européenne des droits de l’homme autorise l’interdiction du voile islamique à l’université.
L’initiative de Frédérique Vidal a fait dire à Jean-Luc Mélenchon que la France était tombée dans le maccartisme, avant de la comparer à l’Iran et de fustiger sa « police politique ». Il faudrait lui rappeler que la Turquie d’avant Erdogan n’avait pas pris la précaution d’une étude préalable avant d’interdire le voile dans ses universités. Une étudiante radicale avait alors saisi la Cour européenne des droits de l’Homme, laquelle valida la décision des autorités laïques turques, au motif que l’objectif était de s’opposer à l’activisme de certains mouvements fondamentalistes. Et contrairement à ce que veulent nous faire croire les adversaires jurés de la haute juridiction européenne, celle-ci n’hésite pas à désigner l’islam radical et ses attributs lorsque nécessité s’en fait sentir.
Aujourd’hui en Turquie, ce sont les étudiants qui se mobilisent pour dire NON à Erdogan ! Nos chers universitaires du CNRS devraient réfléchir à l’histoire récente de l’université turque. Mais ceci n’est pas scientifique !
Au micro de Laurence Ferrari (Cnews), l’islamologue Gilles Kepel déplore aujourd’hui même l’effondrement des études arabes en France, qui permettent notamment « de comprendre les processus mentaux du salafisme qui va aboutir à la rupture dans la société, de montrer que la civilisation arabe et musulmane ne se réduit pas à la prédication salafiste et à l’excommunication des autres… », évoquant la richesse de la poésie et de la culture qui est aujourd’hui contrainte au silence, principalement par manque de crédit pour ces études. En face, Gilles Kepel constate « l’inflation d’études produisant de l’idéologie…/… au lieu d’analyser et de décrire la société », évoquant les séminaires interdits aux blancs ou la dénonciation des autres comme des kouffars (mécréants).
Faut-il même une investigation du CNRS pour prendre acte de l’avancée de l’islam radical dans nos universités ? Il suffit de se rendre dans un amphithéâtre ou de se remémorer Maryam Pougetoux, vice-président du syndicat étudiant Unef, qui arbore avec une arrogance identitaire son hijab, ce voile qui entoure le visage, comme un étendard de son combat politique. Nous sommes bien loin des traditions, et de toute manière, cette tradition n’a jamais été française, sauf à remonter à l’obscurantisme chrétien sous l’Inquisition.
Il est regrettable que l’islamo-gauchisme soit une réalité. La plus grande faute de Mélenchon et de toute l’extrême gauche est d’abandonner les musulmans qui ne veulent pas vivre selon la charia et d’encourager le séparatisme. À l’égard des jeunes, elle est plus grande encore. En Palestine (lire cet intéressant « fait divers » rapporté par notre artiste Marginal Ray et qui s’est produit à Jéricho en décembre dernier), en Turquie, dans les pays du Golfe persique et même en Iran, une jeunesse aspire à se défaire du joug de l’islam. Ici et maintenant en France, c’est le contraire. Au lieu de favoriser l’émergence d’un islam des lumières, l’extrême gauche apporte son soutien franc et massif à l’obscurantisme. C’est une faute politique et morale impardonnable, qui fort heureusement l’éloigne du pouvoir. Pour le moment.
Michel Taube