Alors que tous les pays du monde sont plongés dans une crise pandémique comme nous n’en avons jamais connues, des évènements importants se passent en Afrique et pas des moindres.
Trop peu de réactions de la communauté internationale ni des politiques qui sont plus préoccupés par leur prochaine réélection plutôt que par le retour chez elles de toutes ces petites filles enlevées au Nigeria et tout récemment, c’est-à-dire le 3 mars 2021, l’arrestation du principal opposant au régime en place au Sénégal, l’honorable Député Ousmane Sonko.
Ce dernier était arrivé aux dernières élections présidentielles en troisième position derrière le Président élu Macky Sall et depuis lui fait beaucoup d’ombre car son parti se développe, soutenu par les jeunes de ce pays en grand nombre qui ont envie de vivre autrement dans leur pays.
Député élu à l’Assemble Nationale du Sénégal, il est le Président du Parti PASTEF et entend bien briguer à nouveau un mandat de Président de la République en 2024. Mais c’est là que ça coince du côté du pouvoir en place qui ne veut pas laisser la place. Pour cela, il faut trouver des astuces, faire des compromis avec les opposants du passé, trouver des poux dans la tête des gens pour les éliminer avant que s’ouvre la vraie bataille, celle des élections et des urnes.
Alors que Ousmane Sonko se rendait à une convocation de la justice dans une supposée accusation de viol et de menaces de mort d’une employée d’un salon de massages, il a été arrêté dans la rue pour de soit disant troubles à l’ordre public. Cela a donc provoqué des incidents car de nombreux jeunes, en majorité dans ce pays, sont tout à fait acquis à la cause du futur candidat à la présidentielle de 2024.
Ousmane SONKO s’est insurgé dans un message sur Twitter.
Après l’ancien Maire de Dakar, Maître Khalifa Sall, qui fut jeté en prison durant cinq ans pour qu’il ne puisse pas se présenter à l’élection présidentielle, c’est désormais au tour du Président du PASTEF Ousmane Sonko d’être inquiété. C’est donc monnaie courante désormais de se faire accuser de faits non commis. Alors que dans ce pays, quoi qu’on en dise la corruption reste de mise, il est très facile de faire accuser de viol et d’autres méfaits toute personne qui ose s’ériger devant le pouvoir ou toute autre personne qui a fauté. Les dirigeants ne veulent pas de la vérité, ne veulent pas le changement.
Pendant ce temps, malgré quelques articles dans la presse internationale, aucune réaction n’est venue du côté des dirigeants français, européens ou autres. Alors que pourtant il s’agit bien dans ce cas de parler de Droits de l’Homme, de présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. Ah oui c’est vrai, il faut avoir des valeurs morales pour pouvoir faire valoir le « devoir d’ingérence », cette notion forgée par le philosophe Jean-François Revel en 1979, popularisée dans les années 1980 par le fondateur de Médecins sans frontières, Bernard Kouchner, et le juriste Mario Bettati. En effet, ce n’est pas donné à chacun d’avoir ce courage.
Maintenant, le pouvoir n’a d’autre solution que de bien clarifier cette affaire et que les droits de l’accusé soient respectés car si le Sénégal est le bien nommé pays de la Teranga (pays de l’hospitalité et où il fait bon vivre), les Sénégalais ne sont plus dupes de ces histoires qui jalonnent la presse locale. Protégeons ce pays mis en lumière régulièrement dans les médias, ne montrons pas que les belles choses et ayons le courage de dire la vérité sur certaines pratiques.
Laurent Mairesse