La Journée de la femme devrait surtout être celle de la Journée de la femme et de l’homme. Et notamment la Journée du couple dont les relations sont largement mises à mal par quelques évolutions profondes de notre monde.
Le couple ? Le lit en est-il le secret reflet ? Voyons plutôt…
D’abord, lit à part et chambre à part ne font pas toujours de pair. Ensuite, dans un lit pour un couple, certains préfèrent deux matelas côte à côte sur un sommier unique, voire deux ensembles matelas-sommiers dans un même cadre de lit, ou même deux lits accolés, ce qui n’est pas la solution la plus élégante. En matière de matelas, les techniques modernes, qu’elles s’appuient sur les ressorts ensachés ou sur la mousse ou le latex, réduisent considérablement l’impact des mouvements d’une seule personne sur l’ensemble de la surface du matelas. Les avantages de chacune d’elles sont expliqués en détail sur le site du partenaire de cette saga du lit, Maison de la Literie. L’intérêt d’avoir deux matelas, a fortiori deux lits distincts, s’en trouve amoindri, même si cela reste la solution la plus radicale si l’un des membres du couple veut faire du trampoline pendant que l’autre dort. Mais attention, il ne doit viser juste et retomber au bon endroit !
Faire le choix du lit séparé peut se justifier par des raisons quasi sanitaires, dans la mesure où il peut influer sur la qualité du sommeil. Nous y reviendrons dans un prochain article. Mais lorsque l’on veut faire chambre à part, alors que l’on pourrait faire lit à part dans la même chambre, la raison doit souvent être recherchée ailleurs. Nous écartons ici l’hypothèse du ronflement intempestif de Monsieur ou Madame (mais si, cela existe aussi !) dont on pourrait limiter les effets de diverses manières : des traitements plus ou moins efficaces sur lesquels nous nous pencherons également dans un futur article, ou des bouchons d’oreilles pour la « victime ».
Non, ce matin, c’est la question de la relation entre le fait de faire chambre ou lit à part et la solidité du couple qui nous intéresse, sans toutefois empiéter sur le terrain des psychologues conjugaux ou des conseillers en amour. Lequel est la cause de l’autre ?
Sociologues et psychologues experts en mamours (bon, on va tout de même un peu lorgner sur leurs études) s’accordent à dire que le lit est révélateur de l’état du couple. Une relation au beau fixe ne se traduit pas forcément par des nuits enlacées, corps (nu) contre corps, dans une pulsion passionnelle (ou une passion pulsionnelle) ardente. En général, après quelques années ou décennies de vie (et de nuits) commune, la plénitude nocturne s’évalue surtout à la capacité à s’accepter mutuellement. Un matelas standard pour deux personnes, c’est 1,4 mètre de large. Sans amour, une pareille intimité semble impossible. Sous cet angle, nul besoin de consultation mamourienne pour évaluer la santé du couple. In lectulo veritas, dirait-on en latin (et non in litro veritas, qui rappellerait in vino veritas), pour souligner que la vérité est dans le lit.
Bien sûr, faire chambre à part à la suite d’une dispute conjugale est assez banal, sauf pour ceux qui la vivent ! La soudaineté de l’événement conduit l’un des membres du couple à finir sa nuit sur le canapé. Ce serait évidemment un moindre mal (pour le dos, par pour le cœur) s’il s’agit d’un canapé-lit. Tout le monde n’a pas de chambre d’ami prête à l’emploi.
Mais faire chambre à part peut aussi être un choix délibéré, hors de tout conflit de couple. Certains vont même jusqu’à faire appartement à part, ce qui ne les empêche pas de se faire des mamours chez l’un ou l’autre, au gré de leurs humeurs et de se retrouver pour les seuls bons moments que sont les vacances, les anniversaires et autres rendez-vous festifs. Il faut donc se garder de tirer des conclusions hâtives et surtout générales sur des choix pouvant apparaître anachroniques ou révélateurs de la vie de couple.
Néanmoins, nous n’irons peut-être pas jusqu’à dire que faire chambre ou lit à part est le secret des couples qui durent. Ni l’inverse d’ailleurs. L’amour est comme la cuisine : une infinité de recettes, de formules, d’accommodements. Certains préfèrent les plats épicés, d’autres privilégient la douceur. Certains ont leurs habitudes, d’autres veulent goûter à tout (c’est-à-dire à tous les types de lits, bien entendu !).
Ce dimanche matin, que vous soyez au lit, collé à votre moitié, que celle-ci se prélasse à quelques encablures, ou que vous soyez à vous seul les deux moitiés, nous vous souhaitons un excellent dimanche et demain une belle Journée de la femme.
À dimanche prochain !
Michel Taube