Comment taper du poing sur la table sans prendre en otage les patients… Le en même temps macronien consisterait-il pour le gouvernement à mener un double jeu en jouant des oppositions entre corporatismes professionnels ? Cela commence à agacer ces derniers.
Dans un communiqué de presse au ton énervé, la Fédération Nationale des Infirmiers et son président Daniel Guillerm s’insurgent contre le clivage orchestré par le gouvernement entre professionnels de ville et une stratégie vaccinale illisible. Au risque de rendre impossible d’atteindre les objectifs posés par le Président de la République : tous les adultes vaccinés le 21 septembre 2021.
En effet, le Décret N° 2021-248 du 4 mars 2021 fixant les effecteurs et les nouvelles modalités de vaccination contre la Covid introduit une hiérarchie de prérogatives entre praticiens habilités à vacciner.
Dans le même temps, la directive générale de la santé publiée en catimini le dimanche 7 mars 2021 en soirée, priorise les doses de vaccins vers les seuls pharmaciens d’officine au détriment des médecins généralistes.
Les infirmières et sages-femmes ne sont même pas évoquées, alors même que 80% des vaccinations réalisées en centre de vaccination sont effectuées aujourd’hui par des infirmières libérales.
Pour la plus grande fédération d’infirmiers libéraux, « la méthode qui consiste à créer une polémique entre les professionnels de terrain n’est rien d’autre qu’un contre-feu visant à cacher les insuffisances d’une gestion désastreuse des doses de vaccins. Le gouvernement aurait souhaité une guerre ouverte entre les pharmaciens et les autres professionnels de santé, il ne s’y serait pas pris autrement ! »
Depuis des années, la FNI revendique le droit de prescrire et d’administrer les vaccins contre la rubéole, le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite, la coqueluche, la grippe et l’hépatite B.
Craignant une démobilisation massive des professionnels de terrain mobilisés dans la lutte contre la pandémie, la FNI exige du gouvernement une réécriture des dispositions du décret du 4 mars 2021 et l’inscription pleine et entière de la profession infirmière dans la stratégie vaccinale.
La crise sanitaire en fait une urgence.
Sans changement de stratégie, les pouvoirs publics risquent de donner corps aux appels, pour tout dire irresponsables, au boycott des centres de vaccination que d’autres organisations infirmières menacent de lancer sur fond de campagne et de surenchère électorale inter-professionnelle.
Michel Taube
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