C’est en feignant de ramasser une crotte sur la scène de l’Olympia, certes empaquetée dans un tissu doré, que Marina Foïs donna le coup d’envoi de la plus vulgaire cérémonie de Césars à laquelle il nous a été donné d’assister.
Napoléon 1er, honni aujourd’hui par le microcosme des Césars racisés, avait lancé à Talleyrand : « vous n’êtes que de la merde dans un bas de soie ». Eh bien, Marina Foïs a inventé la merde dans un sac doré !
Marina Foïs, du Jean-Marie Bigard dans un corps de femme !
Son festival s’est poursuivi toute la soirée sans faire rire grand monde, ni dans la salle au public clairsemé, Covid oblige, ni derrière son téléviseur.
Petit florilège : « La Covid, cette pute, ça tue les vieux et les gros… [ils apprécieront].
Au début on l’a appelé le COVID, mais quand on a compris que ce serait très très long et très très chiant, on l’a mis au féminin…
Comme ça tue surtout les vieux, on a enfermé les jeunes…
Pour que les vieux qui ont eu le droit de sortir de l’EHPAD à Noël aillent à la messe puisqu’on est un pays laïque… Le reste est à l’avenant. »
Bien sûr, il faut tout prendre au deuxième ou au 25ème degré. C’est de l’humour, comme Dieudonné, sans doute. Évidemment, une certaine presse de la bienpensance s’est empressée de féliciter Marina Foïs, comme elle trouva de la grandeur et de la beauté dans une cérémonie d’un mauvais goût prononcé.
Si ce n’était que Marina ?
Islamo-gauchisme revendiqué, violences policières, hommage à Adama Traoré, loi de sécurité intérieure accusée de fascisme, allusion déplacée à la commémoration de Napoléon et légitimation du déboulonnage des statues, glorification des minorités, notamment racisées, vulgarité scatologique, médiocrité à tous les étages…
C’est à cela que se résume la 46ème cérémonie des Césars du Cinéma.
Du cinéma, vraiment ?
La médiocrité, comme le talent, n’a pas de couleur. Mais quand la couleur, ou l’idéologie deviennent le critère dominant de l’expression artistique, elle ne peut que favoriser la médiocrité.
Certes, tous les césarisés n’étaient pas médiocres, et il faut saluer le triomphe d’Albert Dupontel ! Mais où est le cinéma dans tout cela ? Il devient un prétexte à l’expression politique indigéniste et aux revendications arrogantes des minorités. Combien de Français se sont dits, en assistant à ce qui devait être une grande fête du cinéma, qu’il n’y a décidément que Le Pen pour remettre les pendules à l’heure, alors qu’elle plongerait la France dans un chaos moral, économique et social !
Les Césars 2021 ont donné un petit coup de pouce à l’extrême droite. Un de plus.
Le cinéma, disions-nous ? Les extraits des films nominés et primés ne donnaient pour la plupart guère envie de les voir. Et les interventions de certains césarisés emportaient même la conviction de ne pas les voir. Le cinéma n’est pas un meeting politique, même s’il existe des films politiques, et même de très grands films politiques et sociétaux. Mais ils ne peuvent être politiques sans êtes cinéma.
Dans ce contexte, l’hommage au Splendid, avec la présence éphémère de Bruno Moynot, Christian Clavier, Michel Blanc, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel et Gérard Jugnot, passa au second plan. Triste prouesse des organisateurs !
Y’aura-t-il une prise de conscience de la part du vrai monde du cinéma ? Ou ce déplorable « spectacle » n’est-il que la première étape de la décadence et de la mort du cinéma français ?
Marina Foïs eut aussi un mot gentil pour Roselyne Bachelot que l’on a à peine vue à l’écran mais qui était bien là… dans les coulisses. Si notre Bachelot en avait (une formule qui sied parfaitement à celle qui fut animatrice des Grosses têtes), elle aurait quitté définitivement l’Olympia, comme l’avaient fait les pseudo-féministes lors des césars de 2020, ne supportant pas l’an passé que l’on puisse attribuer une récompense au film de Roman Polanski « J’accuse », pourtant d’un tout autre calibre que ce qui fut présenté lors de l’édition 2021.
Mais notre inutile ministre de la Culture Bachelot donne le sentiment qu’on pourrait lui cracher à la figure, qu’elle ne broncherait pas, pourvu qu’elle continue à être « Madame la Ministre ». Le champagne a dû couler à flots en coulisses.
À moins que la culture ait la ministre qu’elle mérite, désormais ? Non. La France est riche de talents, dans le cinéma comme dans tant d’autres formes d’expression artistique et culturelle. Mais elle mérite mieux que le ton et la vulgarité de cette soirée qui n’avait de Cérémonie que le nom. Tournons vite la page, ou mieux, tirons la chasse !
L’an passé, nous avons eu droit aux Césars de l’hypocrisie. Cette année, la médiocrité excrémentielle fut donc à l’honneur.
Concluons donc… Jamais film primé n’avait été mieux choisi pour dire ce que l’on pense de cette cérémonie des Césars, à oublier très vite : « Adieu les cons » !
Michel Taube
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