Edito
06H26 - jeudi 1 avril 2021

Pourquoi je serai candidat à l’élection présidentielle en 2022. L’édito de Michel Taube

 

Au départ il y a un sentiment de trahison : Emmanuel Macron a déçu (le mot est faible) la France. Déçu de Macron, je me sens trahi par son exercice du pouvoir, ses velléités autoritaires, les réformettes et les échecs qui ont pris la place de la révolution qu’ils nous avait annoncée, et le désert qu’il a créé dans un paysage politique atomisé. En quatre ans, l’homme a affaibli la démocratie française au risque de la faire vaciller dans les extrêmes et les populismes. Trop jeune, trop lisse, trop orgueilleux.

Depuis une semaine et sa candidature dévoilée à la une du Point, Xavier Bertrand, au programme pourtant équilibré, sécuritaire autant que social, un homme d’expérience qui dégage une force tranquille, aux allures d’un président normal, mériterait d’avoir déjà toute la droite libérale et sociale, mais aussi tous les déçus de la macronie, derrière lui. Mais la droite que l’on disait à une époque la plus bête du monde (pour reprendre le titre du livre de feu en politique Philippe Vasseur, ancien ministre de l’agriculture reconverti dans le développement économique des Hauts-de-France) va-t-elle se suicider en se choisissant comme candidat en 2022… Emmanuel Macron ? Ou pléthore de candidats de droite qui assureront à ce dernier un duel sans merci face à Marine Le Pen.

Parce qu’il cristallise toutes les colères et de nombreuses haines, Emmanuel Macron est aujourd’hui le seul démocrate de ce pays qui pourrait faire gagner Marine Le Pen au second tour de la présidentielle ! Premier motif pour convaincre le chef de l’État de se retirer en 2022. Le Pen ? Déjà parmi les élites, certains se préparent à gouverner avec elle !

Ni de droite ni de gauche par défaut de colonne vertébrale, le chef de l’État est un pur communiquant (Arnaud Benedetti avait bien raison en dénonçant son « coup de com’ permanent ») mais un piètre politique : il ne sait ni gérer les crises ni mener les femmes et les hommes. Telle est la conclusion principielle, ferme et définitive, de son quinquennat. Deuxième raison pour lui de se retirer.

Au vu de sa gestion de la crise Covid, Emmanuel Macron ne peut décemment pas se représenter en 2022. Nous n’avons pas digéré ce samedi 14 mars 2020 où, après avoir scandaleusement envisagé le recours à l’article 16 de la Constitution qui suspend les institutions au profit du seul chef de l’Etat, le Premier ministre ordonna brutalement le confinement général et maintint les élections municipales, assurant la victoire illégitime de maires pseudo écologistes mais franchement gauchistes (de vraies pastèques !) élus par une infime minorité d’électeurs dans les grandes métropoles françaises.

Pourquoi avoir créé des activités essentielles et non essentielles ? Pourquoi n’avoir pas sanctionné lourdement les contrevenants au respect des gestes barrière plutôt que de casser le pays dans son ensemble ? Pourquoi suspendre l’AstraZeneca un jour et appeler les Français à se faire vacciner quarante-huit heures plus tard ? Pourquoi avoir interdit aux médecins la liberté de prescription médicale ? Pourquoi n’avoir pas soutenu les PME françaises qui auraient pu inventer le vaccin français (dans la région nantaise, ils y étaient presque !). BioNTech aurait pu être française. Elle est allemande !

Des milliers de morts auraient pu être évités ! Comme près de 100.000 Français, je me pose cette question : qui donc a tué ma femme ? La Covid seule ou les erreurs de l’État y ont-elles contribué ? Cette question restera à jamais sans réponse…

La France a dévissé sous Emmanuel Macron et joue en deuxième division, sans vaccins français, et va rester dans un confinement des esprits savamment distillé par une communication politique tétanisante. Triste bilan de Macron. Troisième motif pour lui de se retirer.

Mais le chef de l’Etat va se représenter car il est convaincu d’avoir bien agi.

Face à la menace d’une possible victoire de Marine Le Pen voire de Jean-Luc Mélenchon (l’effet repoussoir Macron pourrait aussi réussir à liguer contre lui des socialistes aux ultra-islamo-gauchistes), et si la droite ne se donne pas un candidat unique, j’irai moi-même au combat.

Car je ne veux pas me réveiller le 8 mai 2022 en me disant : je n’ai rien fait pour tenter d’éviter le pire…

Alors, oui, allons-y en 2022 !

Il est temps de proposer aux Français un programme simple et fort.

Ma candidature ? Moi qui ne vient de nulle part, qui n’ai pas fait l’ENA (juste Sciences po Strasbourg), qui a milité pour les droits humains (la LICRA, la Journée mondiale contre la peine de mort et les infirmières bulgares condamnées à mort en Libye dans les années 2000 me connaissent), qui ai eu des hauts et des bas. Comme tous les Français normaux en somme.

Homme du peuple (fier d’être de la classe moyenne), je serai le porte-parole des déçus de la macronie, des Français des villes moyennes et des champs, des entrepreneurs, des vrais laïcs, des femmes. Des premiers de cordée qui tiennent le pays à bout de bras.

Mon programme ? Quelques mesures fortes, mises en œuvre dans les cent premiers jours : grande loi de décentralisation, réforme profonde de l’État, guerre à toutes les fraudes, laïcisation à marche forcée de la société française, réintroduction du service militaire dès l’âge de 18 ans, augmentation de tous les salaires de 300 euros net et suppression des CDD en échange d’une libéralisation massive du droit du travail, relance audacieuse de l’ascenseur social, connexion de tout le territoire national à la fibre, refondation de l’Union Européenne.

Mon programme, ce sera aussi que la prochaine législature ne votera aucune nouvelle loi sauf impérieuse nécessité. Les parlementaires auront deux missions exclusives : simplifier les lois, les codes, les décrets qui embourbent le pays. Et surtout piloter la réunion d’États généraux de refondation de la République.

Je serai un manager, un entraîneur plus qu’un beau parleur : n’attendez pas de moi de grands discours sauf le 14 juillet pour la Fête nationale ! J’y rappellerai que la France n’est pas née d’hier et qu’elle porte haut et fièrement ses valeurs : liberté, laïcité, protection des plus faibles, mobilisation des plus forts, ambition internationale.

Tous ensemble, nous rebâtirons la République en cent jours, en cinq ans !

Vive la République, vive la France, vive et vivent les Français !

 

Michel Taube

 

 

Directeur de la publication