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11H12 - jeudi 15 avril 2021

Décision de la Cour de Cassation sur le meurtre de Sarah Halimi : un boulevard pour les délinquants. La chronique de Patrick Pilcer

 

On vit un monde « intéressant » ! La cour de Cassation s’est prononcée, dans le cadre du meurtre, clairement antisémite, de Sarah Halimi. « Une personne qui a commis un acte sous l’emprise d’une bouffée délirante abolissant son discernement ne peut être jugée pénalement même lorsque son état mental a été causé par la consommation régulière de produits stupéfiants ».

Il y a de quoi se poser des questions sur notre société et notre justice, et pas seulement en France. Nous avions eu la condamnation sans preuve apportée par le Parquet, sur un faisceau d’indices, dans le procès Sarkozy, où le fait d’écouter les conversations entre un avocat et son client n’avaient pas gêné les juges. Aux Etats-Unis, dans certains états, il suffit qu’un homme se dise femme pour être incarcéré dans une prison pour femmes, plus agréable a priori, surtout si on partage sa cellule. Pour certains politiques, les blancs peuvent être admis à des réunions sur le racisme contre les noirs, à condition qu’ils se taisent…On a comme l’impression d’avoir la tête à l’envers, ou d’être sous l’emprise de drogues…Stupéfiant !

A présent, en France, l’avocat d’un délinquant pourra plaider l’acte sous emprise d’une bouffée délirante et la consommation régulière de drogues pour échapper à la Justice ! Yal-la… Royal au bar !

Pourtant, beaucoup de délinquants ont été déjà condamnés alors qu’ils étaient dans cet état. Rappelons-nous les terroristes de novembre 2015. Ces tueurs étaient sous l’emprise de stupéfiants, et, pour penser et commettre ces actes barbares, ils ne pouvaient qu’être en pleine « bouffée délirante ». Mohamed Merah n’était-il pas en plein délire lorsqu’il a tué un de nos militaires, parce que militaire, ou de jeunes enfants, parce que juifs ? Mais leurs avocats n’avaient pas pensé à cette ligne de défense, à la Jacques Vergès.

Demain, un boulevard s’ouvre pour les délinquants de tout type, et le plan est tracé, offert par nos juges. Avant de cambrioler, de violer, de tuer, Messieurs les Monstres, prenez un peu de drogue, suffisamment pour qu’on puisse la retrouver dans votre urine. Ensuite votre avocat trouvera bien un expert pour trouver les signes d’une bouffée délirante dans vos actes. Il argumentera habilement en ajoutant que la jupe de la femme violée aura contribué à accroître le délire, comme la forme du portefeuille dans le sac volé, ou le magen david, la croix ou le voile de la femme assassinée !

Et très vite ces monstres se retrouveront dans nos rues. La récidive ne sera-t-elle pas une preuve supplémentaire du délire ? Les juges ne pourront condamner que les honnêtes gens qui, se croyant innocents, n’auront pas pensé à ce type de défense, ou les personnes mal défendues.

La Cour de Cassation explique que la loi sur l’irresponsabilité pénale ne distingue pas selon l’origine du trouble mental qui a fait perdre à l’auteur la conscience de ses actes. Hitler, Pol Pot, Merah comme Jack l’éventreur n’étaient-ils pas eux aussi atteints de troubles mentaux ? Nouvelle jurisprudence : en France ils seraient à présent pénalement irresponsables ! L’antisémitisme, le racisme ne sont-il pas des troubles mentaux, des délires ? Quid demain de la pulsion meurtrière ou sexuelle ? Madoff ou Kerviel étaient-ils sous l’emprise de bouffées délirantes ? qui est responsable de ses actes ? qui n’est pas sous l’emprise de ses hormones ou de sa chimie interne ?

Un monde intéressant ! Non, dangereux ! Il est grand temps que les défenseurs de la République remettent la Mairie au milieu du Village et que nous ne laissions pas le champ libre aux extrémistes de tout poil, car l’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami !

 

 

Patrick Pilcer, président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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