Tribune parue le 28 avril 2021 à 14h
On connaissait un quarteron de généraux en retraite il y a soixante ans en Algérie. Bienvenue à la Compagnie Ephad !
Une vingtaine de vieux généraux nostalgiques de la gégène nous fait savoir, sur le site « Place d’Armes » puis dans « Valeurs actuelles », qu’avec eux, la racaille et l’islam(isme) seront mis au pas ou en coupe réglée en deux temps, trois mouvements si l’occasion vient à se présenter. Et voilà que ce texte, brutal ou direct selon les points de vue, fait la une des médias et que la macronie s’émeut, sans parler de la gauche qui joue la surenchère, et de l’extrême gauche qui sombre dans la caricature.
Le pompon du « j’aurais mieux fait de la fermer » revient une fois encore à Jean-Luc Mélenchon : quand il drague les Gilets jaunes, il encourage l’insurrection et voilà qu’il la dénonce avec véhémence en appelant à des sanctions pénales. Mais c’est une insurrection de droite ! Comme y appelait Philippe de Villiers à la une du même Valeurs actuelles il y a une dix jours.
Insurrection, vraiment ? Pas vraiment. Mais à mots à peine couverts, la menace effleure dans le discours, avec un message à peine subliminal : « c’est pas que nous, retraités, les actifs vont aussi prendre les armes ! ».
Pourquoi cette tempête médiatique (dans un verre de rouge) ? Parce que cheffe Marine, qui avait peut-être viré trop républicain ces derniers temps, a remis les pendules à l’extrême droite, en soutenant de vieux troufions rebelles. Chassez le naturel, il revient au galop. Pas forcément une très bonne idée, car un militaire retraité n’est pas relevé de son obligation de réserve et que l’esprit militaire sacralise l’obéissance et le respect absolu du chef. En l’espèce, Emmanuel Macron, chef de l’État et chef des armées. A qui d’ailleurs s’adresse la tribune.
La grande muette n’aime pas les porte-parole autoproclamés.
Il y a peut-être une autre raison que la récupération politicienne par Marine Le Pen à l’émoi provoqué par cette mini parade de notre Compagnie Ehpad, aux relents fascisants. On dit parfois qu’il n’y a que les vérités qui dérangent (nous l’avons vu avec la justice !). La faiblesse de la réponse républicaine à la montée de l’islam radical pourrait conduire à un point de non-retour où ne resterait que le choix entre la soumission, voire la collaboration, déjà opérée par l’extrême gauche, et la guerre civile. C’est ce que disent ces généraux et de nombreux observateurs de notre pays.
Depuis que les Gilets jaunes ont viré de l’extrême droite à l’extrême gauche, entraînant dans leur sillage casseurs et autres black blocs, la chienlit a progressé. Entre-temps, les égorgeurs islamistes ont sorti leurs couteaux et l’intifada sévit dans trop de nos banlieues. C’est la police qui a peur, surtout quand elle a le sentiment d’être lâchée par Emmanuel Macron et surtout par la justice.
La France vit dans un climat délétère de haine réciproque entre Français qui pour les uns vomissent la France (notamment dans les banlieues) et pour les autres en appellent à la préservation d’une identité française historiquement constituée.
Non, cette saillie de vieux généraux n’a décidément rien de si nouveau, tout comme l’idée qu’il faudra peut-être recourir à l’armée pour vaincre l’islamisme endogène. Si des quartiers entiers font sécession de la République, – cela commence avec l’expulsion de facto des juifs qui y habitaient et la guerre quotidienne faite aux policiers, pompiers et autres services publics -, il faudra en appeler à l’armée pour aider les forces de l’ordre à remettre de l’ordre et redonner force à la loi.
Nous n’en sommes pas là mais nous y allons tout droit si rien ne bouge !
Un attentat terroriste d’envergure, commis par des Français, à quelques jours de la présidentielle et l’hypothèse ne serait pas seulement évoquée par les militaires. Sous cet angle, puisse-t-elle être le glas, ou le signal d’alarme qu’Emmanuel Macron dit entendre mais il a trop tardé à prendre la mesure.
Michel Taube
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