La chronique de Patrick Pilcer
06H50 - vendredi 14 mai 2021

Une époque d’inversion de valeurs. La chronique de Patrick Pilcer

 

 

Comment ne pas être choqué quand, depuis trop longtemps, lorsqu’un policier course un dangereux délinquant et finit par le maîtriser, malgré les coups reçus, tant de belles âmes s’en prennent au policier et lui reprochent l’usage disproportionné de la force ? Comment admettre que ce policier doive souvent répondre devant l’IGPN quand le délinquant n’est même pas inquiété par la justice voire quand le juge demande au policier de faire le taxi et de raccompagner ce bon citoyen à son domicile ? Comment demander à ce policier d’intervenir la prochaine fois ? Comment attendre des prochains délinquants qu’ils respectent les lois, la police, l’uniforme, qu’ils ne tirent pas sur un policier comme dans un jeu vidéo ? Qui, sinon nos policiers, pour assurer alors la sécurité dans nos villes et la tranquillité publique ? les délinquants ?

Comment ne pas être surpris quand un groupe de squatteurs reçoit plus d’aides et de soutiens que les malheureux propriétaires qui perdent, eux, temps et argent avant de récupérer leur bien, sans parler de la remise en état ?  Pourquoi la propriété privée est-elle encore si bafouée alors qu’elle est, noir sur blanc, considérée comme un droit inviolable et sacré par l’article 17 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ?

Comment ne pas être choqué quand, lorsque des milices terroristes islamistes lancent des milliers de missiles sur la population civile d’un pays, et que l’armée de ce pays répond, en légitime défense, avec force et vigueur, par des frappes chirurgicales, en ciblant les chefs militaires de ces milices, ce pays est montré du doigt et que l’on demande sa condamnation à l’ONU, dans nos rues et dans nos médias ? Mais pourquoi les Israéliens se laisseraient-ils tuer en silence, sans se défendre ?

Comment ne pas être surpris quand on traite de colons les propriétaires de quelques maisons dont les familles ont été chassées quand elles n’ont pas été tuées, victimes de pogroms en 1948-49 par la Légion Arabe ?

Dans ce quartier de Sheikh Jarrah, quartier arabe de Jérusalem, capitale d’Israël, il y avait une partie juive, appelée Shimon HaTzadik, autour de la tombe de ce grand personnage du talmud, Simon le Juste, à l’époque du second temple, dont l’une des phrases mémorables, connue des trois monothéismes, est que le monde repose sur trois choses, la prière, la repentance et la charité, autrement dit l’espoir, le travail sur soi et la fraternité. Une partie de ce quartier habitée donc depuis longtemps par des habitants juifs qui avaient acheté leurs maisons et avaient les titres de propriété en bonne et due forme, reconnus par l’Empire Ottoman, puissance colonisatrice d’alors, puissance qui avait succédé à l’envahisseur arabe et à leurs colons.

Rappelons que jusqu’à la fin du XIXème siècle, les juifs constituaient la plus grande part de la population de Jérusalem, ville qui n’était même pas considérée comme chef-lieu à l’époque ottomane, encore moins capitale. A la fin des années 1930, après quelques pogroms contre la population juive, les autorités britanniques recommandèrent aux juifs de ce quartier de le quitter parce qu’elles ne pouvaient plus assurer leur protection. Puis en 1949, quand la Trans-Jordanie, appelée aujourd’hui Jordanie (de l’autre côté du Jourdain) envahit Israël en essayant de pousser les juifs à la mer, la Légion Arabe tua et nettoya ethniquement les zones qu’elle envahit. Les juifs de ce quartier, ceux encore vivants, durent quitter leurs maisons.

Aujourd’hui, après des années de démarches légales et juridiques, les descendants de ces familles juives, pour ceux qui par chance ont pu conserver ou retrouver les titres de propriété, souhaitent retrouver les maisons de leurs ancêtres. Et bien pour nombres de belles âmes, pour ces défenseurs auto-proclamés de la veuve et de l’orphelin, haro aux vilains colons !

Ces quelques familles juives n’ont pas droit au respect du droit de propriété, malgré la Déclaration des droits de l’homme. Les belles âmes, au nom des Droits de l’Homme, soutiennent les occupants sans droit, qui refusent même de payer le moindre loyer aux légitimes propriétaires ! Là encore vive les squatteurs, malheur aux propriétaires ! Cela rappelle le cas de juifs polonais, dénoncés par leurs voisins, déportés, spoliés par ces mêmes voisins, qui, quand ils avaient survécu aux Camps de déportation, se faisaient tirer dessus par les occupants sans droit !

Comment ne pas être choqué, révulsé ? Alors quand la Tunisie, encore gouvernée en partie par un parti islamiste, propose de condamner Israël pour ces faits, ne dit pas un mot sur l’assassinat de 50 lycéennes en Afghanistan par d’autres terroristes islamistes, parce que femmes, parce qu’attachées à l’éducation, et s’allie à la Chine pour porter ce venin au Conseil de Sécurité de l’ONU malgré les traitements infligés par la Chine aux Ouighours, peut-on encore être surpris ?

Peut-on être surpris quand Israël est accusé d’Apartheid, alors que les citoyens arabes d’Israël ont les mêmes droits que les citoyens juifs, élisent leurs maires, leurs députés, alors qu’Israël garantit la liberté de culte partout en Israël, y compris sur le Mont du Temple ? Dans le même temps, peut-on être juif ou chrétien ou athée ou franc-maçon ou alévi ou yazidi ou gay à Gaza ? à Ramallah ? en Jordanie ? au Qatar, etc… ? L’Apartheid est dans ces pays ! la Dhimmitude est un apartheid ! On marche sur la tête et nos médias, et certains « responsables » politiques ne font rien pour éclairer les « banlieues », au contraire ils attisent, pensant récolter quelques lecteurs ou quelques voix !

Il est temps de retrouver le bon sens ! Nietzsche, il y a un peu plus d’un siècle, proposait de renverser les valeurs inversées, de remplacer les valeurs de mort par les valeurs de vie. Peut-être faisait-il écho à cette parole du Deutéronome chapitre 30, où l’homme a le choix entre la vie et la mort, à lui de choisir la vie.

A nous de ne pas perdre la tête, de garder les pieds sur Terre, de retrouver le sens des choses !

 

Patrick Pilcer

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers

 

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