Opinion Internationale publie le portrait de trois renaissants, Eléonore, Philippe et Julien, trois exemples parmi des milliers de premiers de cordée qui ont été contraints, une troisième fois, de tirer le rideau pendant de trop longues semaines. Et quelques Renaissants revus par les croqueurs d’Actu’Folies en guise de dessert.
Chasseur de tête spécialisé dans l’hôtellerie et la restauration depuis vingt ans, Julien Dubos possède un point de vue unique sur l’impact de la crise mondiale en y côtoyant employés et employeurs.
Son premier constat est la perte de foi générale dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration à la suite d’une année de fermeture et de chômage partiel. Beaucoup n’ont pas supporté de rester à l’arrêt et ont décidé de partir en quête de nouvelles opportunités vers des métiers moins pénibles (au niveau des horaires notamment). La conversion professionnelle s’est faite surtout au profit des métiers du manuel, tels que la menuiserie, la maçonnerie, les paysagistes ou les chauffeurs de taxi.
Ce long arrêt, qui a frappé l’hôtellerie et la restauration comme nul autre secteur, a fait souffler un vent d’insécurité et de méfiance, notamment parmi les jeunes de 28 à 40 ans. Il y a un réel manque de visibilité et de garanties qui entrave l’action. Pour tenter de rassurer tout le monde, Julien Dubos préconise une approche au cas par cas et des solutions adaptées. Les employeurs se montrent néanmoins réticents à investir et à embaucher (tant dans les postes de support que dans l’opérationnel), et les employés à s’aventurer dans de nouveaux emplois et de se risquer aux traditionnelles périodes d’essai.
Julien Dubos cherche ses mots pour décrire son état d’esprit en ce contexte de réouverture tant attendu. Bien que très satisfait de retrouver ses habitudes à l’extérieur en bonne compagnie, il préfère avancer « à tâtons ». L’été arrive, accompagné de son fidèle compagnon, l’exode urbain, et si les patrons de province prévoient une bonne saison, le manque de touristes inquiète les grandes villes.
Même si un climat d’incertitude plane et un été en demi-teinte est à prévoir, Julien Dubos souhaite avant tout transmettre un message positif d’espoir en cette nouvelle ère de retrouvailles avec les clients, sur les terrasses le 19 mai et en totalité le 9 juin.
Jessica Borges
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