Chronique de la nouvelle époque de Jean-Philippe de Garate
Mai 2022 ! Tout le monde ne parle que de ça. Dans ce pays dont les politiques n’ont que le mot « république » à la bouche, « l’affaire de tous » (république) se résumerait à la chose d’un seul : la présidence, l’Élysée… la rue du faubourg Saint-Honoré, Paris VIII, le 13 mai 2022.
Eh bien non ! Il est possible que – comme souvent – nous ayons tous tort. Plus le temps passe, plus la personnalité profonde de Macron apparaît, assez lointaine en vérité du marcheur dégingandé labourant nos routes de campagne en 2017 puis du Jupiter rigide des premières années du quinquennat. Par-delà les contraintes juridiques qui enserrent l’évocation du monarque de cinq ans, deux données peuvent être posées :
- Quand le premier (2017-2022) voire le second mandat (2022-2027) sera achevé, que fera l’ex-banquier ? Nombre de mauvaises langues le verraient bien reprendre le chemin de Las Vegas et du pays du dollar pour se « faire un pognon de dingue », une fois lessivée la France, et vidées ses caves d’or de ressources séculaires, sous prétexte de Covid en gilet jaune. On imagine l’ancien jeune premier devenu sexagénaire, et vice-président d’un fonds de pension, du côté de San Francisco, ne mettant un pied à Beverly Hills et L. A. Center que pour mieux retourner vers Golden Gate et suivre sa pente.
- Ce serait oublier une donnée de base, à laquelle tous les hommes succombent. L’argent, même chez les piliers de Wall Street ou de Davos, en un mot les « gens d’argent », est second. Le principe premier est la domination, qu’on pense avoir ainsi établie, le billet de banque valant ordre, mais aussi, chez nombre de milliardaires, une sorte de vide qu’on n’a jamais fini de combler. L’argent ne suffit pas. De surcroît, lorsqu’on a été président, on ne cesse d’y penser : retourner faubourg Saint Honoré ! Le pouvoir, cette drogue dure… « Un ancien président ne vit plus. » De tristes exemples illustrent l’adage.
- De ce qui précède, on peut tirer la première « conclusion d’étape », pas très compliquée au regard des voyages présidentiels actuels dont l’utilité pour le pays n’apparaît pas évidente. Macron sera candidat, Macron n’a cessé d’être candidat, Macron est candidat. Mais cette fois, le jeune Picard aura compris, usé par tant de contrariétés, que la France ne se donne pas. Avis à d’autres ! Ce pays aime la grivoiserie, mais jamais la facilité. Alors, il existe un cas de figure, aussi torve que savent l’être quelques édiles et stratèges en chambre. Macron s’appuiera sur des opposants et autres artistes transgenres politiques pour prôner une réélection en 2022, mais pour un quinquennat « différent », un peu à la manière de Mitterrand en 1988, sa « France unie » et son incitation mezzo vocce à ne pas renvoyer une assemblée univoque. Exit LREM. Ou presque.
- Et puis, un, deux ans plus tard, sonneront les trompettes de 2023, l’année clef ! L’assemblée indocile élue un an plus tôt sera dissoute et, cette fois comme en 1997, la dissolution se retournera – en apparence – contre son instigateur. Le Rassemblement National emplissant l’assemblée, et se confrontant aux réalités contraires de ce pays compliqué, Macron se constituera arguments, et fourbira ses armes pour un troisième mandat. Exit Las Vegas. Paris for ever !
Tout cela, bien sûr, n’est que fiction. Car, comme le susurrent quelques-uns – qui font un peu masse, désormais – MLP sera élue au premier tour en avril 22, l’éparpillement des divers autres candidats transformant le premier tour en deuxième tour. Au premier tour on choisit, au deuxième tour, on élimine ? Mais non ! Le précepte est ringard ! Dorénavant, au premier tour, on élimine. Les mille nuances de gris ont fondu.
Et pour l’heure, le candidat-président-candidat rame dans tous les sens : États généraux de la Justice. Ce seront les États Généraux tout court. Allez, bon courage, Messieurs les Hollando-Macroniens !
Jean-Philippe de Garate
Notre indépendance, c’est vous !