Le lit se met au vert. Attention, il ne s’agit pas de la couleur tendance 2021-2022, une vague qui se briserait bientôt sur le mur de l’ennui, ou du bon goût ? laissant sa place à la suivante, mais d’un mouvement qui s’installe. Logique d’ailleurs. Pourquoi les consommateurs de plus en plus éco-conscients s’inquiéteraient-ils du respect de leur environnement et du développement durable dans les domaines alimentaire, automobile, vestimentaire, mais oublieraient de s’en soucier dans celui de la literie ? En outre, les grandes enseignes ne s’y sont pas trompées et ont toutes investi dans la recherche pour une fabrication éco-responsable. Un programme vaste qui ne concerne pas seulement le choix des matériaux, mais aussi les modes et lieux de production.
Bien sûr, les consommateurs éco-conscients en quête d’une nouvelle literie se préoccupent tout d’abord de la qualité des matériaux qui la composent. Ils penchent donc pour des matelas 100 % naturels, garnissage et habillage – du coton au crin de cheval, en passant par le lin et la laine vierge –, qui selon les experts respirent mieux – ils apportent fraîcheur en été et chaleur en hiver – et résistent bien aux acariens. Ils apprécient également les matériaux 100 % recyclables, comme le lenpur, aussi appelé cachemire végétal, à base de branches de pin blanc, le seacell, mélange d’algues et de cellulose, ou encore certaines mousses hypoallergéniques, constituées de soja et d’huiles essentielles. Ils privilégient par ailleurs pour leur linge de lit les tissus naturels ET bio. Enfin côté cadres de lits, le bois non traité est en vogue, et certains fabricants renoncent même à l’emploi de substances toxiques, comme la colle, le vernis ou les solvants.
Cependant, au-delà des matériaux, la clientèle éco-consciente s’attache de plus en plus à consommer local. D’une part à cause du coût énergétique énorme engendré par l’import – en 2015, il représentait près de 50 % des émissions de CO2 françaises –, de l’autre pour soutenir l’économie du pays et en dernier lieu pour des raisons humanitaires. En effet, l’écologie ne s’arrête pas au respect et à la protection de l’environnement, elle s’intéresse aussi aux hommes et femmes, souvent surexploités dans les usines délocalisées.
Alors, si les prix s’en ressentent, le consommateur conscient et déterminé accède, pour la planète, à la dépense. Décision d’autant plus judicieuse que ces produits de grande qualité ont une plus grande longévité…
Catherine Fuhg