Face aux risques d’abstention massive aux élections départementales et régionales dimanche 20 juin, concentrons-nous sur les Hauts-de-France. L’avenir politique se joue ici plus qu’ailleurs : le Rassemblement National, LREM et ses cinq ministres en opération commando comme le rappelle notre Fable de La Fontaine revisitée, une gauche dont le centre de gravité est trop islamo-gauchiste peuvent-il gérer une institution régionale aux pouvoirs économiques et sociétaux considérables ? Mais l’enjeu est aussi national : Xavier Bertrand réussira-t-il à se maintenir dans une Région où le Front républicain l’avait porté au pouvoir en 2015 ?
La clé de la participation se joue peut-être hors du territoire de la région : les Hauts-Franciliens* vivent nombreux en Belgique, au Royaume Uni et dans la région parisienne. On compte un grand nombre de transfrontaliers : environ 40.000 habitants travaillent rien qu’en Belgique.
Des centaines de milliers de Hauts-Franciliens travaillent aussi à Paris et dans les hubs de Roissy Charles-de-Gaulle et de Marne-la-Vallée, notamment des habitants de l’Oise et de la Somme.
Combien d’entre elles et d’entre eux rentrent le soir et/ou le week-end dans leur commune des Hauts-de-France ? Iront-ils voter dimanche ?
La gare du Nord à Paris est le symbole de cette diaspora haut-francilienne : cette population travailleuse, au niveau de vie qui oscille entre le haut et le bas des revenus de la classe moyenne, pourrait consolider le statut de favori de Xavier Bertrand si elle va voter. Tous les jours les Hauts-Franciliens arpentent la gare du Nord. Prendront-ils le temps ce soir d’admirer les statues qui décorent la gare et sont chacune à l’effigie d’une des villes du Nord ? Plusieurs des projets de l’équipe sortante répondent à leurs attentes, notamment le Barreau de Creil, cette ligne de 7 km qui doit désengorger le Valois et le relier à Roissy sans passer par Paris.
Côté Belgique et Bruxelles notamment, le statut de présidente de la commission des transports et du tourisme du Parlement Européen depuis quatre ans qu’occupe Karima Delli, la seule qui a réussi à faire l’union de la gauche de toutes les régions de France, aurait dû l’alerter : elle a pourtant oublié ses concitoyens mobiles. Pourtant l’enjeu de l’amélioration des mobilités transfrontalières et de l’attractivité économique de la région est majeur…
Justement le Brexit a changé la donne et peut-être le destin des Hauts-de-France. Nombreux sont les Français de Londres à s’installer dans les Hauts-de-France. Lille et sa région ont pu prouver leur forte attractivité depuis 2016. Mais li reste quelques dizaines de milliers de Français installés ou constamment en déplacement outre-Manche.
Pour tous les membres de cette diaspora des Hauts-de-France, c’est l’idée qu’ils ont de leur Région qui se jouera dimanche ! Alors, à toutes et tous, votons dimanche !
* Tiens, quel est le nom des habitants des Hauts-de-France ? Et celui des Grands-Estiens, sans parler des autres ?
Michel Taube
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