Dimanche 20 juin, le duel Macron – Le Pen, annoncé pour 2022 par les deux premiers concernés et relayé en boucle par les instituts de sondage comme une évidence et une vérité de La Palisse a pris un sérieux coup dans l’aile…
Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les listes candidates du Rassemblement National et de La République en Marche ont pris une gifle électorale qui leur annonce des mois difficiles en vue des élections présidentielles et législatives. Le plafond de verre résiste solidement aux velléités de conquête du pouvoir par les populistes d’extrême droite. En Provence Alpes Côte d’Azur, si le leader écologiste, conforme à l’ADN islamo-gauchiste de la base d’EELV, se maintient, Thierry Mariani peut l’emporter dimanche prochain. Car on ne sait qui de ce dernier ou de Renaud Muselier dispose de plus de réserves de voix parmi les abstentionnistes. Espérons que le front républicain jouera à plein parmi les électeurs pour permettre à Renaud Muselier de poursuivre son action à la tête de la Région !
Emmanuel Macron subit un échec cuisant : dans les Hauts-de-France, ses candidats sont éliminés dès le premier tour. Il avait pourtant envoyé cinq ministres dont le médiatique Eric Dupont-Moretti et fait campagne lui-même jusqu’à tordre l’histoire en allant rendre hommage à La Fontaine trois semaines avant le quadricentenaire de sa naissance. La macronie, qui atteint péniblement 10% aux élections régionales hier, vit le début de ce que nous annonçons depuis des mois, son chant du cygne.
Autre enseignement : aucune force de gauche ne s’impose de façon décisive sur ses concurrentes directes. Les socialistes sortants sont en tête dans des régions comme l’Occitanie et la Bourgogne – Franche – Comté. Mais dans les régions où la gauche était en position d’outsider, ce sont plutôt les Verts qui prennent le dessus sur les socialistes et les Insoumis. En Ile-de-France, et malgré son très bon score du premier tour, Valérie Pécresse risque d’avoir une semaine de suspense si les 4 listes de gauche fusionnent et créent une dynamique de campagne.
La droite comme les socialistes résistent bien dans ces élections dépendantes souvent de longues traditions d’ancrage territorial dont, il est vrai, ne bénéficient pas la macronie et l’extrême-droite.
Mais il faut aussi prendre la mesure d’un phénomène que nous avions déjà constaté aux élections européennes et municipales et que le landernau politico-médiatique feint d’oublier à chaque élection… Le premier perdant de ces élections régionales et départementales, ce sont les instituts de sondage. Quand de tels niveaux d’abstention sont atteints, les prévisions électorales deviennent impossibles. Et le décrochage du taux de participation entre Midi et 17h hier, qui a fait froid dans le dos de tous les électeurs démocrates, a provoqué, une fois de plus, la chute de la crédibilité de cette mécanique infernale « sondages – commentaires politiques ». Il est temps que les éditorialistes cessent de commenter des études d’opinion erronées et se concentrent sur les solutions et les valeurs que portent les forces politiques.
Il est temps par exemple que les médias se penchent sur les élections départementales dont les enjeux sont considérables pour notre quotidien : Nicolas Lacroix, président de la Haute-Marne, qui regrettait dans nos colonnes cette omerta médiatique, a été réélu au premier tour avec 74,5% des suffrages exprimés !
Le duel Macron – Le Pen aura-t-il lieu ? Ces élections nous permettent de dire notre intime conviction, notre intuition que les sondages surcotent de façon totalement excessive les prévisions de vote en faveur d’Emmanuel Macron pour 2022. Y a-t-il vraiment 24% des Français qui voteraient pour la réelection du chef de l’Etat ? De même pour Marine Le Pen dont la crédibilité et les compétences risquent d’être fortement contestées dans son camp, donnant un nouveau crédit à la prochaine candidature, annoncée dans nos colonnes, d’Eric Zemmour.
Reste le peuple français qui a massivement boudé ces élections pourtant si importantes en termes de gouvernance et de vie au quotidien. L’effet du confinement mental et moral dans lequel nous plonge la politique d’Emmanuel Macron depuis un an et dont le sacrifice de la dimension populaire de la Fête de la musique n’est que le dernier épisode ? Les jeunes surtout ne sont pas allés voter ni les femmes et les hommes les plus en colère contre le système. Cet échec collectif impose de l’humilité et le devoir de travailler, travailler, travailler pour redresser le pays. C’est le message que délivrait hier soir un Xavier Bertrand auréolé d’une victoire annoncée pour dimanche prochain qui le mettra en orbite pour l’élection présidentielle de 2022…
Michel Taube
Notre indépendance, c’est vous !