Edito
14H45 - lundi 5 juillet 2021

Ethniques. Le billet estival de Michel Taube

 

Ce n’est pas la première fois que l’ONU, et plus précisément son fameux Conseil des droits de l’Homme, accuse la France d’un racisme systémique. La semaine dernière cette institution, présidée par Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili (notre photo), préconisa la généralisation de statistiques ethniques en France. Une bonne idée pour une bien mauvaise raison, quand on sait que cette institution est un nid de dictatures et de théocraties : Syrie, Arabie saoudite, Libye… 

Ne sont-ce pas ces donneurs de leçons, relayés par les champions du racialisme en France, qui pratiquent un racisme systémique et étatique, ne serait-ce que parce qu’un islam rigoriste y est souvent religion d’État, et qu’il ne fait pas bon y être chrétien, juif, apostat, homosexuel, opposant, femme ou enfant… Ils sont en général appuyés par d’autres dictatures comme le Venezuela cher à notre Mélenchon. Que du beau linge qui nous insulte. Leur idée est que les statistiques ethniques permettraient de démontrer à quel point nous sommes de vilains racistes, car les meilleures places seraient réservées à des Européens blancs et chrétiens, et que la justice s’acharne sur les minorités.

Pourtant, les statistiques ethniques, qui existent dans la plupart des pays démocratiques, notamment anglo-saxons, sont un outil de gouvernance. Exemple parmi d’autres : comment évaluer les besoins en mosquées si on ignore le nombre de musulmans en France ? Ces statistiques peuvent être anonymes, car il n’est évidemment pas question que les origines conditionnent les droits individuels, quand bien même la discrimination positive irait dans ce sens.

En réalité, la raison pour laquelle les pouvoirs publics refusent les statistiques ethniques est autre, loin des arguments fallacieux de la « tradition française » ou de l’égalitarisme constitutionnel. Emmanuel Macron lui-même, chantre de la diversité et du mea culpa permanent de la France, avait estimé que dix millions de Français étaient d’origine africaine (essentiellement maghrébine et subsaharienne). La simple observation de la réalité (la rue, les écoles, le monde du travail) confirme l’accélération de la mutation démographique, fruit de l’immigration et de la natalité. Inutile d’en rajouter en évoquant un “grand remplacement”, comme le font Éric Zemmour et l’extrême droite, a fortiori cette stupide idée d’un complot visant à remplacer la population blanche européenne par une population musulmane. Comme l’expliquent les démographes et le rapportent des intellectuels comme Michel Onfray, la réalité est implacable, même quand elle se heurte à l’idéologie. La loi du nombre gouverne !

Ces statistiques ethniques conforteraient le soupçon selon lequel les Français issus de la diversité sont bien plus nombreux que ce que nous disent les discours officiels. Et que notamment l’islam est une religion en pleine expansion, surtout en France qui compte depuis des décennies la plus grande communauté musulmane d’Europe.

La France aurait-elle honte de sa diversité ? Croit-elle pouvoir ignorer la fièvre parce qu’elle ne dispose pas de thermomètre, alors que le patient est brûlant ? Les statistiques ethniques, anonymes pour que la tradition et le droit français soient respectés, seraient bien des outils politiques de gouvernance. La Commission des droits de l’Homme de l’ONU a raison de les recommander, mais la réalité est que ces chiffres feraient apparaître une France différente de ce que donnent à voir des discours officiels aveuglés par l’absence de données fiables.

La France a toujours été diverse mais dans l’unité de ses valeurs, de son dessein et de son histoire. A trop se cacher d’elle-même, s’est développée dans cette France de la diversité qui compte certes beaucoup de républicains et des laïcs une haine de la France qui est en train de prendre le dessus. Autant faire un bon diagnostic au plus vite.



Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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