Près de 1.500 Martiniquais se sont rassemblées aux portes de la Préfecture de Fort-de-France au lendemain des annonces présidentielles pour fustiger l’obligation vaccinale imposée aux personnes en contact avec des publics fragiles. 1.500 martiniquais ont bravé le couvre-feu de 21h au son des tambours et au cri de « Liberté » pour manifester leur colère contre « une dictature en marche ». Une dictature coloniale dénoncée par les drapeaux Rouge-Vert-Noir toujours à l’affut d’une occasion subversive.
Les Martiniquais sont les plus mauvais élèves de France. 80% d’entre eux ne sont toujours pas vaccinés, alors que les doses sont là, en quantité suffisante, à portée d’épaule. Huit martiniquais sur dix n’ont pas confiance. Préfèrent-ils courir le risque de l’effondrement collectif plutôt que d’absorber un médicament dont les fake news disent tant de mal ?
Les nouveaux variants se répandent comme de l’huile sur le feu, propageant le virus dans les foyers. Les hôpitaux sont déjà saturés, alors que la nouvelle courbe ne fait que monter. Ils seront bientôt submergés et incapables de soigner des milliers de malades, victimes collatérales du virus. Si la Martinique est mise en état d’urgence, c’est bien qu’elle est en crise ; et on sait à quel point la subversion aime les crises.
Les sentiments d’injustice, de malheur et de peur sont les enfants naturels des crises. Des enfants qu’aiment adopter les mouvements subversifs pour mieux fragiliser les autorités.
Et c’est au nom de la liberté individuelle bafouée que la subversion s’attaque aujourd’hui à l’Etat, le même Etat qui met à disposition des millions de tests et de vaccins gratuits, qui mobilise la solidarité nationale pour soigner les gens et soutenir l’économie, pour maintenir comme il peut le système à flot.
La liberté est un bien précieux qui ne doit jamais être bafoué. Les mouvements subversifs l’ont bien compris. S’ériger en défenseur des libertés est un choix gagnant et légitime. Mais il ne faut pas oublier que la liberté s’arrête là où commence celle des autres. Est-on libre dans un monde qui n’est plus solidaire ?
Ne pas se faire vacciner est un droit, mais le faire est un devoir. Un devoir qui s’impose à tous dès lors que la société entière menace de tomber.
Emmanuel de Reynal
Emmanuel de Reynal est un acteur engagé dans la vie économique et sociale de la Martinique. Né en 1965 à Fort-de-France, il fait carrière dans la publicité régionale et participe activement à la vie associative de son île.
Il est l’un des premiers adhérents de l’association Tous Créoles, fondée par Roger de Jaham et Gérard Dorwling-Carter en 2007, dont le but est de rapprocher les différentes communautés antillaises pour « faire de nos différences une œuvre collective ».
Il préside pendant 6 ans (2012-2018) l’association Contact-Entreprises dont l’objectif est de remettre les valeurs entrepreneuriales au cœur de la vie sociale et de faire « tomber les murs » entre le monde économique et tous les mondes qui l’environnent (éducation, jeunesse, politique, administration, associatif…).
Il est l’auteur de deux ouvrages :
– « UBUNTU, ce que je suis » publié aux éditions L’Harmattan en 2020
– « RECTA LINEA » publié aux éditions du Panthéon en 2021
Linkedin : https://www.linkedin.com/in/emmanuel-de-reynal-42755520/?originalSubdomain=mq
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