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14H05 - vendredi 16 juillet 2021

Vaccination obligatoire et liberté

 

 

Le gouvernement avait complètement levé les restrictions sanitaires le 30 juin en supprimant le couvre-feu à 23 h, dernière mesure restrictive. L’embellie aura été de courte durée. Par suite de la résurgence de l’épidémie faisant suite à l’explosion du variant Delta, le président Macron a décidé de frapper fort pour éviter dès la rentrée une quatrième vague équivalente à un nouveau confinement. Synonyme dans les faits de vaccination obligatoire, ses décisions courageuses s’avèrent violentes puisqu’elles divisent la France en deux catégories sanitaires : les vaccinés et les non vaccinés. Un presque retour aux « léproseries » de l’Empire Romain et aux « pestiférés » du Moyen Âge que les Antivax dénoncent comme une terrible atteinte à la liberté individuelle.

En première apparence on pourrait leur donner raison : dans une démocratie libérale, chacun a le droit de décider librement s’il se fait vacciner ou pas. Pourtant, une telle analyse s’avère plus que puérile et démontre la grande méprise existant dans nos inconscients modernes quant au concept de liberté. Comme souvent c’est en remontant l’Histoire que l’on trouve une réponse pertinente à cette question de fond : qu’est-ce que la liberté individuelle et quels sont les droits et les devoirs qui y sont associés ?

Père de la pensée libérale et parmi les grands maîtres à penser de tous les philosophes des Lumières, John Locke publia en 1690 « l’Essai sur l’entendement humain ». Sa pensée repose d’abord et avant tout sur la défense de la liberté individuelle : « les hommes ont une liberté réelle, qu’exprime le pouvoir de leur entendement lorsqu’il est heureusement dirigé ». Rejetant tout pouvoir absolu émanant d’un homme providentiel, il considère que le pouvoir politique doit résulter d’un « contrat social » librement consenti entre le peuple et un gouvernement d’élus. Dans ce contrat social, l’Etat ne peut recourir à la force que pour garantir au citoyen sa sécurité et son droit de propriété. En revanche, l’Etat n’est pas censé interférer dans les affaires commerciales.

Contemporain de Locke et grand admirateur du parlementarisme Anglais, Montesquieu (1689–1755) oppose dans son œuvre majeure « De L’esprit des Lois » deux régimes politiques. Dans un régime despotique, « un homme seul, sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et ses caprices » alors que dans un régime démocratique, le peuple est « monarque et possède donc la souveraine puissance » par « ses suffrages qui sont ses volontés ». L’esprit des lois de Montesquieu cherche à assurer l’émancipation de l’individu en conciliant le respect de la liberté individuelle avec la nécessité de se soumettre à des règles communes. Dans un régime absolu, les lois sont des instruments permettant à un individu, un groupe d’individus ou une classe sociale d’assouvir leur pouvoir. Elles sont donc perçues par le peuple comme des « outils légaux » de restriction des libertés. Pour Locke et Montesquieu, la compréhension et la confiance en une loi reposent sur la convergence entre « la raison des gouvernants » et « la raison des gouvernés ». Selon John Locke, la loi doit éduquer la liberté car « là où il n’est pas de loi, il n’est pas de liberté ». Dans une Démocratie Libérale la loi, bien que créatrice d’obligation, n’est pas perçue comme une restriction de liberté. C’est un outil permettant à chacun de prévoir les conséquences juridiques de ses actes. Une vision prospective qui s’appelle tout simplement la responsabilité.

La décision jugée liberticide d’Emmanuel Macron imposant des contraintes aux Antivax n’est en rien une restriction de liberté émanant d’un pouvoir absolu mais bien une décision en phase complète avec l’Esprit des Lois de Locke et Montesquieu. En agissant de la sorte, il a donné aux Français une grande leçon de démocratie. Sa décision vise à garantir la sécurité (sanitaire) des citoyens et surtout protège la liberté des vaccinés face aux Antivax qui, en conséquence, doivent assumer les conséquences juridiques de leurs actes. Et ce n’est pas un hasard si sur l’échiquier politique seuls le RN et LFI se sont dressés contre la décision présidentielle. Bravo Monsieur Macron pour votre courage !

 

Philippe Charlez

Expert en Questions Energétiques à l’Institut Sapiens

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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