Le 17 août 2021, cela fera 61 ans que le Gabon est devenu indépendant de la tutelle coloniale française et cela fait déjà 12 ans que le Président Ali BONGO ONDIMBA dirige son pays en lui donnant une nouvelle dimension internationale, précurseur d’une politique environnementale en phase avec les décisions prises lors du COP 21 (Paris 2015), en rénovant et modernisant, au niveau national, différents processus de fonctionnement de l’Etat.
Le Gabon et la France auront su maintenir une relation politique privilégiée et économiquement forte, même si, depuis le discours de Ouagadougou, l’on constate que cette relation ne peut rester identique à ce qu’elle était auparavant.
La proximité culturelle, facilitée notamment par la francophonie, permet par ailleurs de renforcer un lien fort entre les deux pays.
Malgré tout, on le sait, au Gabon comme sur le reste du continent, La France perd du terrain sur le plan économique, face à des « tigres » asiatiques conquérants et habiles à participer au développement du pays, telles la Turquie, l’Inde ou la Chine (devenue son premier partenaire commercial).
Toutefois le Gabon, comme la France, tiennent à maintenir cette relation privilégiée et, en ce sens, on ne peut que se réjouir de l’appui affirmé de la France, grâce aux financements mis en place sur Santé (PASS), et Éducation (PISE) menés par l’AFD, mais aussi du soutien de la France à l’accord signé avec le FMI, matérialisé par l’aide budgétaire significative. Au-delà, cette relation demeure très présente dans l’esprit des Gabonais, ne serait-ce que dans ses habitudes de consommation.
Le Gabon va de l’avant, par lui-même et par une forte volonté présidentielle : avec le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT, lancé début 2021, privilégie une nécessaire diversification de l’économie, avec un focus sur l’emploi et donc l’avenir de la jeunesse gabonaise.
Les secteurs porteurs visés sont : filière bois, agriculture, tourisme et secteur services, Formation (création par le PAT de trois grands centres de formation professionnelle.
On parlait même de 2021 comme l’année du « rattrapage » pour de meilleures perspectives d’avenir qui tendent à diversifier l’économie locale. La route de ce PAT est désormais tracée, comme d’ailleurs la Transgabonaise, devant traverser le Gabon d’ouest en est, dans le cadre d’un PPP signé avec le fonds d’investissement MERIDIAM, déjà partenaire d’importants projets hydro-électriques au Gabon.
Toutes mobilisées autour d’importants projets d’infrastructures en France, les grandes entreprises françaises notamment du BTP y seraient les bienvenues… Celles installées au Gabon (une centaine) parfois depuis des décennies, gardent une bonne place dans le tissu économique local et cherchent à développer des partenariats puissants et durables en s’intégrant dans le sillage de la politique économique et sociale dessinée par le Gouvernement Gabonais.
Reste le plan « politique », là le dialogue se poursuit et l’on peut constater, à la différence sans doute d’autres pays, que le Gabon s’efforce, par convictions et librement, de faire valoir les axes de démocratie, de respect de Droits de l’Homme, et donc de respect mutuel et de confiance entre les 2 pays. Ajoutons à cela une politique solidaire et partenariale en termes de défense et de lutte contre le terrorisme et ses menaces… qui contribue au rapprochement politique.
Mais ne rêvons pas, on ne peut idéaliser cette relation, d’autres contribuent au développement du Pays, dans des domaines pas toujours comparables à la performance de la France. Il est donc normal et compréhensible que ce pays se développe en gardant les yeux ouverts sur le reste du monde.
On le disait au sujet des pays asiatiques, on peut y rajouter cet accord récent avec le « Commonwealth ». On peut comprendre une certaine nostalgie, exprimée, il n’y a pas si longtemps par l’Ambassadeur de France, Philippe Autié, qui, au fond, convient que cette nouvelle trajectoire du Gabon existe, tout en restant confiant en l’avenir. La tendance doit aller vers ce renforcement de l’investissement Français en termes d’équipements électriques et aussi du secteur minier. Tout cela est sous-tendu par une stabilité politique, comme l’explique avec talent M. Didier Lespinas, Président des Conseillers du Commerce Extérieur de France à Libreville, en insistant sur l’engagement à accroitre des PME françaises basées sur place et qui complètent les activités d’export des 5.000 entreprises qui commercent avec le Gabon.
Il reste aussi au Gabon, enfin, à se relever, comme tout le monde, avec ses moyens, de cette situation sanitaire dont le Pays s’est plutôt bien acquitté dans l’intérêt des populations gabonaises.
Souhaitons-lui d’y parvenir favorablement !
Alain DUPOUY