L’auteur de ces lignes défend l’accueil de réfugiés afghans qui fuient le joug taliban qui vient de s’abattre à nouveau sur leur pays. En 2015, nous avions planté un arbre de la fraternité à Kaboul avec l’ambassadeur de France dans le lycée français. Ces derniers mois, nous avons relayé la parole de femmes afghanes qui alertaient le monde sur la duplicité des talibans pendant que les Occidentaux négociaient avec eux à Doha.
Mais l’auteur de ces lignes sait aussi qu’une grande majorité d’Afghans sont pour l’application de la charia qui constitue une des fondements de leur culture et de leur conception du vivre-ensemble. Il n’y a pas que les talibans qui défendent en Afghanistan une société religieuse. Une immense majorité d’entre eux d’entre eux aspirent à vivre selon la charia. C’est ce que révélait une très sérieuse étude américaine en 2013, c’est-à-dire huit ans avant le retour des talibans à Kaboul…
L’opinion publique française est inquiète. Et elle a raison de l’être. Les attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan, au Stade de France et sur des terrasses de café parisiennes, dont le procès des auteurs toujours en vie commence la semaine prochaine, n’auraient pu avoir lieu sans la conquête d’une partie de la Syrie et de l’Irak par Daech en 2014 et les allées et venues de Français entre cet Émirat, la Belgique et la France.
Combien de Français se préparent à partir à Kaboul pour soutenir le nouvel Émirat islamique d’Afghanistan et préparer de futurs attentats en Europe ? Déjà des réfugiés afghans venus ces derniers jours sont soupçonnés d’accointances avec les talibans.
C’est pourquoi nous sommes favorables à limiter désormais l’accès à la France à des Afghans qui se sont clairement engagés pour l’application dans leur pays de l’égalité entre les femmes et les hommes ou qui se sont clairement battus contre les talibans ces dernières années.
Les milliers d’Afghans qui viennent d’arriver en France sont les bienvenus, mais ils doivent se voir expliquer au plus vite quelles sont les valeurs de la France ! Et s’engager à les respecter !
C’est pourquoi nous proposons qu’une Charte d’allégeance à la République française leur soit soumise afin qu’ils comprennent bien que le droit d’asile se double de devoirs !
Cette charte pourrait être élargie à tous les étrangers et lue à haute voix, dans sa langue d’origine, par tout étranger non ressortissant de l’UE ou de l’EEE lorsqu’il sollicite un droit au séjour en France, hors visa touristique, puis lorsque ce titre est accordé.
Cette charte pourrait s’écrire ainsi…
PROJET DE CHARTE D’ALLÉGEANCE A LA FRANCE
Par la présente, je déclare faire allégeance à la République française aussi longtemps que j’y séjournerai, et m’engage solennellement à respecter l’ensemble des lois et règlements en vigueur, dans l’esprit de la Convention européenne des droits de l’Homme et de la Constitution du 4 octobre 1958, dont le premier article stipule :
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
J’ai parfaitement conscience que :
- la France est un pays laïc où toutes les religions ont les mêmes droits, devoirs et limites, en particulier l’obligation de ne pas interférer sur ou dans le fonctionnement des services publics et des entreprises,
- les femmes ont en France les mêmes droits que les hommes,
- le racisme et l’antisémitisme sont un délit passible de sanctions pénales.
J’ai aussi parfaitement conscience que le non-respect de cette charte, de même que tout agissement hostile à la République et aux lois qui la régissent, toute incitation au séparatisme, m’exposerait à être expulsé du territoire national.
Évidemment une Charte n’est qu’une Charte, mais elle serait la signature symbolique d’un contrat entre un pays d’accueil et ses bénéficiaires.
Michel Taube